À écouter : 1h entre techno, trance et tribal avec SUERTE

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Photo à la une by @juliettevlr

La force de SUERTE, c’est son énergie, ses émotions et ses goûts hétéroclites. Bercée par un univers groovy, coloré et trippy  souvent rapide : dub breaké, dubtek, trance, elle s’impose rapidement sur la scène lyonnaise en jouant dans des lieux emblématiques comme Le Sucre, Le Petit Salon, le Ninkasi et les Nuits sonores. Désormais implantée sur la scène française, elle se produit dans des clubs et festivals majeurs comme le Rex Club, Dock des Suds, et bien d’autres… mais également à l’international : Montréal, Berlin, Cologne… Elle signe notre 257ème mix.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Salomé, aka SUERTE. Originaire de Clermont-Ferrand et installée à Lyon depuis sept ans, j’ai découvert le mix il y a huit ans. J’ai eu l’occasion de me produire de manière plus professionnelle à mon arrivée dans cette ville, et surtout après la fin du Covid, comme beaucoup d’autres jeunes artistes. J’ai très vite reçu le soutien du Sucre, le meilleur club de Lyon pour son système son et sa programmation variée et recherchée. C’est devenu un véritable terrain de jeu pour moi, qui m’a permis de progresser rapidement, de prendre confiance en moi, mais aussi de gagner en visibilité. Grâce à cela, j’ai pu commencer à jouer ailleurs en France, notamment au Rex Club, mais aussi à l’étranger ! L’an dernier, j’ai eu la chance de mixer aux Nuits sonores, le festival organisé par Arty Farty. C’était un vrai accomplissement dans ma jeune carrière musicale. J’organise des événements, notamment au Terminal Club (Lyon) et au 101 Club (Clermont-Ferrand), un lieu qui a construit les bases musicales dès mon adolescence grâce à une programmation pointue, malgré la taille de la ville. C’est d’ailleurs grâce à ce club que j’ai eu envie de me lancer dans le mix.

Comment abordes-tu tes mixes au format podcast ? Que représentent-ils pour toi ?

Pour moi, un podcast est un moyen d’expression, souvent différent d’un set joué devant un public. J’aime toujours construire mes mixes en partant d’une couleur ou d’une émotion, souvent en lien avec mon état d’esprit du moment. Étant attachée à un univers musical très large, j’aime proposer des sets variés qui reflètent différentes facettes de ma personnalité musicale. En revanche, mes sets restent toujours très progressifs : je peux commencer autour de 145 BPM et finir à 160 BPM ! J’aime autant la deep, la techno mentale, groove, la trance, la dubtek et la tribe que des sons plus mélodiques, breakés, IDM, bouncy, drum and bass… J’aime casser les codes dans une ère où l’on a tendance à ranger les artistes dans une seule case. On a souvent l’impression qu’il faut se cantonner à un seul style, mais je ne suis pas fan de cette idée. J’aime les sets diversifiés et donc les artistes qui osent se diversifier et prendre des risques.

Quel serait, selon toi, le meilleur moment pour écouter ton set ?

Pour ce set, j’ai opté pour une sélection colorée, mais avec une pointe de nostalgie, malgré les sonorités chaudes. Je pense qu’il serait idéal pour un bon before entre ami.e.s, mais aussi pour un moment d’introspection en plein air, seul.e, ou encore pour une séance de sport, surtout avec l’arrivée des beaux jours.

Quels artistes/labels as-tu sélectionnés et pourquoi ?

J’ai construit mon set sur une base de fast techno colorée, en y apportant une touche de nostalgie, que j’ai ressentie lors de l’enregistrement. J’aime les sets qui permettent de s’évader et qui favorisent l’introspection. Mais ici, j’ai voulu rester sur une dominante plus fun, oscillant entre techno et trance, avec quelques passages tribaux et percussifs. Je suis très fière de l’évolution de la scène techno française et européenne, notamment du genre mental fast techno et trance. Il y a encore peu de temps, ce style était assez niche, mais il a été mis en lumière à l’international grâce à des artistes comme Anetha, Lacchesi, VEL, A Strange Wedding et bien d’autres. Aujourd’hui, ces styles gagnent du terrain face à une programmation souvent dominée par la « hard techno».

J’ai inclus des releases assez récentes d’artistes tels que DRAZZIT, un.e artiste queer espagnol dont je suis l’évolution depuis quelques années, ou encore un remix de GASTON FIORE sur le label argentin Gomboc Records. J’ai aussi intégré quelques tracks de la scène nordique, qui m’inspire beaucoup en termes de production, avec des artistes comme David Löhlein, I.E, Æ.Æ… Enfin, on retrouve également un morceau d’AADJA, signé sur le célèbre label Trip Recordings, fondé par l’unique Nina Kraviz.

Lorsque tu mixes, tu préfères jouer quel créneau et avec quels artistes en ce moment ?

Quand j’ai commencé, je jouais des sets plus industriels et hard donc j’aurais répondu « closing » sans hésiter. Mais aujourd’hui, avec l’énergie que je cherche à apporter en soirée, je préfère le peak time. À ce moment, l’énergie est déjà installée et je peux emmener le public vers une ambiance plus introspective. J’adore lever la tête pendant un set et observer les gens danser les yeux fermés, complètement lâchés…

Peux-tu nous parler un peu de ton actu et finir par une dédicace ?

L’an dernier, j’ai beaucoup voyagé. Cette année, j’ai ressenti le besoin de ralentir un peu le rythme, car je me lance enfin dans la production musicale. Quelques dates approchent à grands pas Jeudi 20, au Dieze Warehouse à Montpellier, pour un nouveau concept de set filmé avec un public en petit comité. Un set spécial ambient et break prévu à Lyon très bientôt. Une date à Valence, aux côtés du boss de la hard trance et de l’eurodance, DIEKLAR. Sans oublier un passage prévu chez nos ami.e.s belges. Pour la suite… il faudra suivre de près !

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TRACKLIST‍

Dgs40 - question

David Löhlein - Siren Island

Phase Zero - Conntex

Vanya Velin (Gaston Fiore Remix) - OMG!

Benjamin Damage - Need U

AADJA - Thought Dealer

Ambrukt - Bongkar

Yasmin Regisford (Etienne Nogues Remix) - Outta Breath

SAMOH - Alone in space

KTRSX - HÖRCRUXE

DRAZZIT - Alien Romance

CAPON - ChatGpt’s Dream

Æ.Æ - T芁

Alpha Tracks (A Strange Wedding Remix) - October

I.E - Don’t Worry About Me