À écouter : 1h de dub, breaks, techno et UK bass avec Flore, boss du label POLAAR

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Passionnée et activiste des musiques électroniques, Flore est une des piliers de la scène française : DJ, productrice, boss de son label POLAAR et première femme à avoir obtenu la certification Ableton Live en France, son goût versatile pour de nombreux courants et sous-styles musicaux est à l’image de ce mix d’1h entre dub, breaks, UK bass et bien plus dans le cadre de sa série Sisterhood Collection, avec des tracks uniquement composés par desss femmes. À écouter sans modération.

Qui es-tu ?

Je suis Flore, dj et productrice basée à Lyon. Je co-manage le label POLAAR et je suis également formatrice spécialisée Ableton Live. J’ai démarré à la fin des années 90 sur la scène Drum’n Bass, style qui a été l’une de mes portes d’entrée vers la musique électronique. Ensuite mes gouts se sont ouverts et affinés, et on va dire que depuis presque 15 ans j’évolue dans des esthétiques que je qualifie de Bass Music, aux contours très larges, allant du dancehall en passant par la UK bass ou certains types de techno.

Quel était ton mood quand tu as enregistré ton mix et quel serait le meilleur moment pour l’écouter ?

Suite à votre invitation j’avais très envie de faire un quatrième épisode de la série Sisterhood Collection. Il s’agit d’une série de mixes composés uniquement de morceaux produits par des femmes, que j’ai démarrée en 2020. Ce quatrième épisode est très varié, ça démarre dub, pour aller vers des choses plus expérimentales et plus club. Je dirai qu’il s’agit plus d’un mix de jour que d’apéro. Mais pas trop tôt non plus hein, faut être en forme !

Quels sont les artistes / labels que tu as sélectionnés pour ton mix et pourquoi ?

Donc la première sélection est sur le genre: il faut que les morceaux soient produits totalement ou en partie par une femme. Ensuite, il faut bien sûr que le morceau me plaise et que je puisse me reconnaître dedans : l’idée c’est tout de même de proposer un mix cohérent et qui me ressemble. Ca a l’air contraignant comme ça, mais pas du tout !

Car depuis quelques temps, on voit apparaître pleins de femmes talentueuses et franchement, ce mix a été plutôt facile à compiler, la difficulté venant plutôt de la diversité des esthétiques, des « sons » et des bpm. On y trouve des françaises que j’aime beaucoup (NVST, Lisa, Elise Massoni, Romane Delore, Dylan Dylan) qui a elles seules prouvent bien qu’on trouve des femmes sur pleins de registres musicaux différents.. Il y aussi plusieurs coups de coeur récents également, tels que Bitter Babe, Rumina, Misfya, Liliane Chlela ou Animistic Beliefs. Franchement c’est une belle période pour la musique électronique et les femmes y prennent une grande part, c’est classe et extrêmement enthousiasmant !

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Comment gères-tu tes multiples casquettes de DJ/productrice, label manager et formatrice d’Ableton ?

Mmm… question difficile. Je jongle ! C’est parfois frustrant, j’aimerais avoir plus de temps pour développer telle ou telle activité mais je fais attention à trouver un juste équilibre et de ne pas perdre le cap. Cet équilibre est indispensable à ma santé mentale. Vous pouvez demander à mon chéri, quand je passe trop de temps loin du studio, je suis malheureuse. Aussi, donner des cours c’est cool, mais quelle légitimité ai-je si je n’ai plus le temps de faire moi meme de la musique ? Bref ce sont des arrangements que j’essaie de faire en accord avec moi même, et ce n’est pas toujours simple !

Comment choisis-tu les artistes que tu produis sur ton label ?

Mmm, question difficile également… en fait il faut que ce soit un coup de coeur, et c’est difficile d’expliquer un coup de coeur. Je crois que je suis attachée au fait que les artistes avec lesquels on travaille soient uniques. SNKLS compose une musique à des années lumières de celle d’Esther, qui lui n’a rien à voir avec Prettybwoy etc etc… Ils ont tous une personnalité très forte et très distincte. Et c’est ce que je recherche. Notre but avec POLAAR ce n’est pas de sortir la énième copie d’Overmono (par exemple) mais de présenter le travail personnel de musiciens.nes dont nous sommes les premiers fans.

Comment ta pratique du live a-t-elle évolué ces dernières années ? Comment as-tu pensé le live A/V à 4 mains avec WSK ?

Le live avec un ordinateur est un sujet qui me passionne car il soulève pleins de questions sur la question de l’interprétation, l’interaction avec le son, le jeu à proprement parler et sa part d’ « improvisation » (on pourrait en parler des heures!). Donc mon live est un work in progress constant, le week end dernier encore j’y apportais des modifications. Le point de départ de ce live a été le projet RITUAL, qui a démarré en 2013 (merde, bientôt 10 ans!). Entre temps il s’est passé énormément de choses et nous avons beaucoup évolué au niveau technique et artistique, sans parler du fait que Yannick et moi, on se connait bien maintenant. Il sait ce que j’aime, on a trouvé une façon de collaborer qui marche vite. C’est un vrai régal. Donc généralement je viens avec mes nouveaux morceaux, il me montre les choses sur lesquelles il a bossé dernièrement, et on part de là pour réfléchir aux modifications, à l’intégration de ces nouvelles boucles dans le set, on évalue ce qu’il manque …

Quelles sont tes actualités à venir ?

Ce week end je joue en B2B avec ma copine Glitter55 au Jarring Fest dans le très joli parc de la Rayonne à Villeurbanne, et ensuite je file à Nantes préparer « la performance à 8 mains », live immersif composé en collaboration avec Maelstrom, Fasme et Djedjotronic à l’initiative du festival Scopitone. C’est un projet génial : imaginez une salle de concert, avec une scène sur chaque coté. Chacun d’entre nous sera sur sa propre scène, avec son propre sound system, à jouer ensemble, en question réponse, ou paire par paire. C’est un projet unique qui m’excite au plus haut point, et ça jouera le jeudi 15 septembre dans la salle de Stéréolux. Sur le plan production, je sors un remix le 23 septembre sur un label colombien que j’adore, TraTraTrax. Bref, ça ne chôme pas !

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