Samedi 21 janvier, la DJ française en plein essor Emma Bonneaud délaissera le temps d’une nuit bass, rave et breaks pour offrir un set house et disco aux côtés de Todd Terje sous le Palais de Tokyo à l’occasion de la soirée revival DISCO DISCO. Rencontre avec une artiste au style et à la sélection unique.
Tu es DJ et entrepreneuse de ta propre marque Oldē. Comment lies-tu ces deux activités ?
Oldē Paris est une marque de vêtements vintage créée depuis plus de 3 ans. J’ai toujours été attirée par le vintage depuis que je suis petite ! Je chinais déjà des objets avec ma mère dans les brocantes, et j’avais notamment une passion pour les vieux appareils photos et les vinyles que j’accrochais au mur pour en faire ma déco (rires). C’est donc tout naturellement que j’ai décidé de monter mon propre business vintage, seule, en quittant mon job de l’époque et en me lançant « dans la gueule du loup ».
Une passion avant tout, mais un souci de l’environnement également car à l’heure actuelle, il est devenu important de penser à notre planète et à notre consommation. Je voulais montrer aux consommateurs qu’il était tout à fait possible de bien s’habiller tout en pensant à notre belle planète !
Je suis vraiment reconnaissante du parcours que j’ai fait et du chemin que ma petite marque a parcouru : d’Instagram à un vrai site e-commerce, en passant par un corner au Printemps. Et surtout, à tous les gens qui m’ont aidé de près ou de loin dans cette aventure.
Aujourd’hui, la musique a pris une plus grande ampleur, et il est parfois difficile de lier les deux. Je suis en pleine restructuration de la marque, je cherche notamment à recruter et avoir une équipe pour continuer de développer Oldē avec moi. À terme, je voudrais ouvrir une boutique et des points de vente à l’international et également mon propre label côté musique, qui serait en lien avec la mode, toujours de façon écologique !
« J’ai une obsession pour les années fin 80, début 90 à 00’s. »
Quelles sont tes influences majeures ?
Je dis toujours que je ne suis pas née à la bonne époque (rires). J’ai une obsession pour les années fin 80, début 90 à 00’s. Que ce soit pour la mode, que l’on retrouve dans mes tenues, pour la musique et les disques que je joue (majoritairement des 90’s), ou encore dans le domaine de l’art (par la déco que l’on peut retrouver chez moi).
Même la culture en général : je fais une fixette sur les clubs et soirées qui se sont déroulées dans les 90’s. Je m’intéresse énormément à l’histoire des clubs et me documente beaucoup via des articles, documentaires et films. Il m’arrive aussi de me rendre sur des anciens lieux de fête, pour les découvrir, essayer de me remémorer les soirées, et me mettre dans la peau d’un personnage, ça me passionne.
C’est d’ailleurs comme ça que je suis arrivée dans la musique électronique, avec ma première rave party. J’ai été émerveillée par ce monde, bien qu’il puisse être nuisible. Cette liberté, les gens que je rencontrais, leurs histoires, leur façon de vivre, la musique dans toute sa globalité, ce mode de vie, ça m’a tout de suite passionné.
Dans le mode, tout était beaucoup plus fun et recherché à l’époque, les vêtements, les coupes, les matières, mais aussi dans la musique dans les sonorités, les machines, l’histoire qu’on voulait raconter était beaucoup plus riche qu’aujourd’hui. Je ne critique pas du tout notre époque, bien au contraire, il y a eu d’énormes avancées, mais finalement, on revient toujours aux styles qui sont nés en même temps que nous.
Ta sélection n’a pas d’étiquette à proprement parler : break, bass, acid, dub, rave… Est-ce important pour toi d’avoir ce large spectre musical ?
Oui énormément, je déteste qu’on me colle des étiquettes et que l’on range les artistes dans des cases. Je sais qu’il est difficile aujourd’hui de ne pas classer les artistes dans des styles, et évidemment pour un promoteur et le public il est important de pouvoir s’identifier aux artistes en fonction de ce qu’ils mixent, mais je trouve ça dommage de ne pas laisser l’artiste s’exprimer.
Pourquoi une Nina Kraviz ne pourrait pas faire un set house ? Moi, j’ai envie de pouvoir proposer au public un set avec une histoire, de les amener progressivement du début vers la fin, tout en passant par différents styles, c’est aussi ça la force d’un artiste, de pouvoir proposer un large spectre musical. Évidemment, il ne faut pas s’éparpiller car on ne peut pas plaire à tout le monde et il est important d’avoir « sa propre patte », tant que ça reste en adéquation avec ce que l’on veut transmettre. Un pari risqué de jouer disco ce samedi au Yoyo mais j’ai hâte, les challenges font grandir l’artiste !
Quelques dates où tu as récemment joué et qui t’ont marqué ?
J’ai eu une très belle année 2022 et j’attends 2023 avec impatience. J’ai eu de super dates, rencontré de super personnes, un public incroyable, tout ça dans la bienveillance.
Je pense que 2 dates m’ont marqué : le Delta Festival à Marseille cet été, je ne savais pas du tout comment le public allait réagir, j’étais stressée tout le week-end, et finalement un accueil incroyable, mes meilleurs amis et ma famille présents, j’ai même versé ma petite larme à la fin (rires). Et puis récemment à Fabric, club emblématique de Londres, la première fois que j’y allais et une énergie incroyable dans la room 3, un soundsystem hyper bien réglé, quel honneur et plaisir d’avoir pu jouer là-bas!
Quels projets à venir ?
Côté mode, le développement d’Oldē, avec des pop up en France et à l’international, des collaborations avec d’autres marques, et un autre gros projet secret. Côté musique, la sortie de mon premier EP et clip mais également des remix et collabs avec d’autres artistes. Et également, j’espère le lancement de mon propre label, qui oscillera entre mode et musique!
Tu prépares la sortie de ton premier EP. Quel a été le processus de création ? À quoi s’attendre ?
L’EP se compose de 4 titres. Deux originaux et 2 remix d’artistes que j’admire beaucoup et avec lesquels je suis fière d’avoir pu travailler sur ce projet. Je fais d’ailleurs mon premier Rex le 10 février avec l’un ou l’une de mes remixeurs… Au niveau du style, on retrouve quelque chose de plutôt ravy/club, aux sonorités énergiques inspirées de mes influences 90s, le tout dans une atmosphère enivrante. Petit plus des morceaux, pas de sample de voix, c’est moi qui chante !
Vous pouvez suivre Emma B sur sa page Instagram. Toutes les informations de la soirée DISCO DISCO sont à retrouver sur l’évènement Facebook, et vos préventes sur la billetterie en ligne.