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Romain Poncet, plus connu sous son nom de scène Traumer, est une figure incontournable de la scène électronique française. Avec une carrière florissante ancrée dans les clubs et les festivals internationaux, il s'est forgé une réputation pour ses sets captivants et ses productions méticuleuses mêlant techno, house et sonorités minimales. Énième corde à son arc, Traumer vient de sortir son nouvel album "Datsha LP" sous l'alias Amine Aje, et revient sur sa construction après plus de 100 démos.
Tu dévoiles ton nouvel alias Amine Laje, pourquoi ce nom ?
C’est un hommage à mon ami Amine Bentires. Pendant le confinement, époque où je composais cet album, nous étions à la campagne, et je cherchais justement un nom pour ce nouveau projet. Un jour, en voiture avec Amine et ma femme Margot, on écoutait mes morceaux tout en allant faire des courses, et l’inspiration est venue à ce moment-là. La seconde partie du nom d’Amine étant Alj, on a joué avec les lettres pour en faire un anagramme, et on a trouvé que “Amine Laje” sonnait parfaitement bien, fluide, presque naturel. Aussi simple que ça !
Ton nouvel album découle d’une composition sur-mesure pour ton ami Alexandre Rapoud, tu peux nous raconter le processus Comment as-tu sélectionné les tracks parmi les +100 démos que tu avais à la base ?
Oui, en effet, la musique a été initialement composée comme la bande-son du restaurant Datsha. À l’origine, ma mission était de créer des playlists autour du hip-hop, trip-hop et jazz pour le restaurant.
Mais avec le confinement, j’ai soudainement eu beaucoup plus de temps à disposition. J’ai alors suggéré à Alexandre de composer toute la bande-son plutôt que de simplement la sélectionner – et ce n’est pas tombé dans l'oreille d’un sourd ! Je me suis donc lancé en commençant par une recherche de sons et de samples, afin de me constituer une banque sonore massive.
J’ai ensuite abordé la composition avec une approche plutôt intuitive, voire même débutante, car je n’avais encore jamais produit ce style de musique. Mais très vite, je me suis complètement immergé dedans et en un mois et demi, j’avais produit environ 180 boucles. Ensuite, j’en ai finalisé une centaine au cours des deux semaines suivantes. Concernant la sélection, ce n’était pas évident car je les aimais toutes d’une certaine manière – c’est d’ailleurs pour ça que j’ai pris le temps de les transformer en morceaux aboutis. Finalement, avec l’équipe de Rotary, on les a écoutées en boucle, en faisant une sélection progressive, jusqu’à arriver à notre top 11 commun.
C’est une vibe plus smooth, très jazzy, c’est aussi des sonorités que tu apprécies ? Ça te permet de t’exprimer sur d’autres sonorités que des tracks plus club ?
Oui, ce sont clairement des sonorités que j’aime, même si je n’ai aucune réelle connaissance de cette culture. J’ai abordé ce projet avec une approche très intuitive, presque naïve, et c’est sans doute ce qui donne un certain charme aux productions.
Cette expérience m’a aussi beaucoup appris, notamment sur la manière de travailler le groove à des tempos bien plus lents que ceux de mes productions club. Et inversement, ça m’a aussi aidé dans mes morceaux plus orientés club, en me permettant d’affiner et d’approfondir mes grooves pour la musique dansante.
Quelles sont tes influences musicales - hors musiques électroniques ?
J’écoute beaucoup certaines musiques de film et de néo-classique, notamment des artistes comme Max Richter, Jóhann Jóhannsson et Hildur Guðnadóttir. J’aime ces atmosphères souvent calmes et profondes, avec une touche de mélancolie. Et puis, je suis un immense fan de Björk !
Tu as souvent mis en avant ton affinité pour la cuisine et la gastronomie autant que la musique, quels liens y trouves-tu ?
Pour moi, les deux disciplines sont étroitement liées. Dans les deux cas, il s’agit de créer une expérience pour une audience, en cherchant à leur faire plaisir, tout en restant fidèle à son propre style et à ce que l’on aime.
Il y a aussi une dimension de timing essentielle : savoir quand et comment délivrer quelque chose au bon moment pour maximiser l’impact, que ce soit un plat ou un morceau.
Que raconte ce nouveau LP ?
Je le vois comme un hommage à l’amitié. Au-delà du temps que j’ai eu pour composer pendant le confinement, j’ai aussi eu l’opportunité de passer plus de temps que jamais avec mes amis. Je crois que je n’avais jamais autant été entouré des personnes que j’aime. C’était une expérience unique : être à la maison tous les jours, y compris les week-ends, et simplement profiter de ces moments ensemble.
"Datsha LP" est disponible sur toutes les plateformes.
