La selector française Dielli, membre du collectif parisien De La Groove, livre 1h de mix entre soulful, house et garage.
Qui es-tu ?
Je m’appelle Camille et je suis DJ. Normande d’origine, je me suis installée à Paris à la fin de mes études. J’ai commencé à apprendre à mixer seule il y a maintenant trois ans. Côté influences, j’ai baigné dans le Jazz depuis toute petite. Mon père me faisait voir toutes les comédies musicales hollywoodiennes des années 60, univers dont je suis tombée complètement amoureuse. J’ai toujours été très entourée par les instruments, par les voix des chanteurs et chanteuses. J’ai également fait de la danse classique et modern-jazz pendant 14 ans. J’ai toujours eu un profond besoin de pratiquer un art qui me permette de m’exprimer d’une manière ou d’une autre. La musique en est devenu un nouveau moyen pour moi. Il y a un peu moins d’un an je me suis lancée le challenge d’apprendre à jouer sur vinyles, ce qui m’a permis de vivre différemment l’expérience du mix, et également de reconsidérer la manière de digger. Je passe aujourd’hui ma vie chez les disquaires chez qui je retrouve une atmosphère qui m’inspire et qui reste une de mes sources de digging préférées. Je fais désormais partie du collectif et label De La Groove et c’est une aventure de dingue que je viens d’entamer avec eux.
Dans quel mood étais-tu lorsque tu as enregistré ce podcast ?
J’étais rentrée ce weekend là en Normandie et j’ai enregistré ce set face à un temps normand bien cliché : il pleuvait. Une sorte de mélancolie régnait face à moi avec la nuit qui tombait, c’est elle qui m’a inspirée ce set, qui paradoxalement devient progressivement de plus en plus énergique. J’ai sélectionné quelques sons que j’aime beaucoup. Au feeling sur le moment. Je suis partie sur une sélection très Soulful, pour terminer sur quelque chose de plus Deep House/ Garage.
Quel serait le moment idéal pour l’écouter ?
Je ne saurais pas vraiment dire. Pour ma part j’avoue pouvoir écouter de la House à n’importe quel moment de la journée, tant au réveil qu’avant d’aller dormir. Mais j’imagine bien ce set pendant une balade, ou bien durant un apéro en début de soirée. J’ai essayé de l’imaginer progressif lorsque je l’ai fait, pour qu’il porte et soit entrainant.
Quels sont les artistes / labels que tu as sélectionnés et pourquoi ?
J’ai initié ce set avec le superbe Classic Mix « The Pressure » de Frankie Knuckles qui a posé son énergie sur la voix d’Ann Nesby. Un début très nostalgique mais qui gagne en intensité. J’aime beaucoup commencer un set sur ce type de track avec un début très doux, sans kicks et assez progressif. J’ai enchainé sur un de mes titres préférés de l’album « Spirit » de Jovonn, avec l’extraordinaire voix de Kenny Bobien. J’ai aussi tenu à jouer du Groove Junkies et de son label Morehouse, artiste très souvent présent dans mes sets. Je l’avais découvert avec le titre Music’s Gotcha Jumpin’ en diggant chez un disquaire à Stockholm et depuis je le suis de près car j’aime beaucoup ses productions très Groovy. Il y a évidemment du Kerri Chandler remixant Ultra Naté, mais aussi du Bobby d’Ambrosio sur le label Soulfuric. J’ai également joué du Nervous avec un remix du titre Rushing de Loni Clark. Marc Cotterell également, dont j’aime beaucoup les productions très marquées Garage. En somme, j’ai joué quelques uns de mes artistes et labels préférés. Je laisse le soin de découvrir tout ça en écoutant !
Quel est ton créneau idéal lorsque tu joues et pourquoi ?
À vrai dire je ne saurais pas privilégier un créneau plus qu’un autre, ça dépendra de ce que j’ai envie de jouer comme style. Je m’adapte selon l’ambiance. Je peux aussi me dire que je fais le pont entre plusieurs styles que j’affectionne pendant un set. C’est pourquoi sa durée est à mon sens primordiale pour parcourir différents styles musicaux et rentrer dans l’univers du DJ. En outre il y a également les B2B/ All Night Long que j’aime beaucoup. On en a fait un exceptionnel avec De La Groove en août au Badaboum, et je crois que c’est pour l’instant le meilleur gig que j’ai pu vivre. C’est juste génial de voir l’énergie que tu crées à plusieurs, l’histoire que tu racontes pendant plus de cinq heures d’affilée, les styles vers lesquels on s’amène les uns les autres. C’est évidemment hyper hyper fatigant, mais c’est vraiment une expérience extraordinaire. Je suis sortie de là crevée mais avec le sourire jusqu’aux oreilles.
Quelles sont tes prochaines actualités à venir ?
Avec le collectif on a pas mal de dates qui arrivent. Pour clôturer l’année 2023 on a joué à la Java le 1er décembre pour une Label Night, puis on a invité LadyMonix au Djoon le 15 décembre. On entame l’année 2024 avec une très belle soirée au tout nouveau Rex Club le 6 janvier. Plein de dates sont à venir par la suite. J’ai hâte ! De mon côté, je commence à toucher à la prod, que je voulais apprendre depuis maintenant quelques temps. J’ai envie de prendre le temps de bien comprendre toute la dynamique et l’utilisation des logiciels pour délivrer quelque chose de travaillé, qui me ressemble et me correspond. Je suis ultra exigeante envers moi-même et d’autant plus lorsque je suis profondément passionnée par un sujet, donc ça risque de prendre du temps. Ça ne se fera pas en 2 semaines ça c’est certain, mais je suis super motivée et c’est un challenge qui me boost à fond.
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TRACKLIST
The Pressure (Frankie Knuckles Classic Mix) - Sounds of Blackness
Strong Enough (Original Mix) - Jovonn, Kenny Bobien
Desire (Kerri Chandler Underground Mix) - Ultra Naté, Kerri Chandler
Don’t Cha Give Up (Classic Vox) - Groove Junkies, Diane Carter
Runaway Love (Osio Remix) - Bobby d’Ambrosio, Lasala
Living For The Moment (Booker’s Club Mix) - Mercedes
Rushing (Alix Alvarez Vocal Remix) - Loni Clark
Dangerous Vibes (Grant’s Main Mix) - Ferry Ultra, Roy Ayers
Feelin’ Free (Organ Dub) - S.N.H. Foundation
Find The Light (Original Vibes Mix) - Marc Cotterell
Holiday (Kenny Dope Main Pass) - Roy Ayers, Terri Wells, Kenny Dope
Luo Gouverneur