Considéré comme "le trait d’union entre Accra, berceau du highlife, et Lagos, la Mecque de l'afrobeat", Ebo Taylor est incontestablement l'un des musiciens les plus prolifiques et respecté du continent africain. À l'âge de 87 ans, pour l'une de ses dernières tournées si ce n'est sa dernière, il dévoile plusieurs dates en France dont une à Paris le 13 mai au Cabaret Sauvage, accompagné de son band et de trois de ses fils qui portent désormais au plus haut le flambeau de sa musique.
La dernière date d'Ebo Taylor à Paris remonte à 2018, pour la sortie de son album "Yen Ara" sur le label Mr Bongo. Après une tournée à guichets fermés aux États-Unis, la légende africaine fait son grand retour dans l'hexagone avec son "Family Band", composé de 8 musiciens, parmi lesquels ses fils Henry, Roy et William.
Six décennies de carrière musicale
Né en 1936 à Cape Coast, alors territoire britannique qui deviendra le Ghana en 1957, Ebo Taylor baigne dans la musique depuis petit grâce à son père professeur et pianiste. En 1956, alors étudiant âgé de dix-neuf ans, Taylor ne tarde pas à consacrer sa vie aux notes emblématiques de son pays en intégrant des groupes locaux, sous l'influence du trompettiste E.T. Mensah, maître absolu du highlife.
Constituant le socle de la culture populaire ouest-africaine, à la croisée entre la musique traditionnelle du continent et le jazz, le highlife est un mélange enivrant de percussions, guitares et fanfares. Il émerge de la fusion entre les soirées élégantes de la haute société et les performances des groupes populaires dans les bars. Entraînante, cette musique est surtout vectrice de messages. Liberté, culture et politique, elle jouera un rôle crucial dans l'élection de Kwame Nkrumah, le père de l'indépendance au Ghana.
Après une période passée à Londres (en colocation avec le fondateur de l’afrobeat Fela Kuti) où il étudie à la prestigieuse école de musique Eric Gilder et développe sa musique, Ebo retourne dans son pays natal pour former le New Broadway Dance Band, puis les Blue Monks. Son parcours musical et sa curiosité le poussent à fusionner les genres, de l'afrobeat au jazz en passant par la soul, le reggae, le latin et le funk. Multi-facettes : guitariste, arrangeur et producteur, ce passionné passe d'un groupe à l'autre et tourne à l'étranger. Il lui faudra plusieurs années avant d'enregistrer son premier album (1973), sur le célèbre label de Dick Essilfie-Bondzie : Essiebons.
Aujourd'hui, Deroy Ebow Taylor compte une vingtaine d'albums à son actif, allant des tubes planétaires aux trésors cachés. Ses 87 ans ne l'empêchent pas de parcourir les plus grandes salles et festivals du monde avec sa guitare funky et son Family Band. Parmi les huit musiciens du groupe se trouvent Henry Taylor, claviériste et chanteur principal, William Taylor à la basse, et Roy X Taylor au chant, percussion et à la guitare. Sans oublier Alex Kofi Gyan (percussion), Philip Andy Biney (batterie), la section cuivre dirigée par Benjamin Osabotey (trombone), ainsi que des invités spéciaux...
Après une performance au mythique festival lyonnais Nuits Sonores ce samedi 11 mai, le groupe ghanéen se produira au cœur de la Villette à Paris, sous le grand chapiteau du Cabaret Sauvage. Un concert à taille humaine à ne surtout pas manquer !
Toutes les informations et billetteries sont à retrouver sur Dice.
DATES DE LA TOURNÉE :
11.05.2024 - Festival Nuits sonores (Lyon, FR)
13.05.2024 - Cabaret Sauvage (Paris, FR)
14.05.2024 - 106 (Rouen FR)
10.08.2024 - Festival FestiValle (Agrigento - Sicily, IT)
15.08.2024 - Hootananny (Londres, UK)
16.08.2024 - Festival We Out Here (Wimborne St Giles, UK)