Du 20 au 25 Juin, le Monticule festival se tenait pour la 4ème année consécutive au domaine de Gayfié dans le Lot, à 2h au dessus de Toulouse. Organisé par des Munichois, on y retrouvait une forte fréquentation allemande et jusqu’ici encore peu de français tentaient l’aventure mais cette année, pour la 1ère fois ils étaient en majorité constituant 60% des participants. Signe que le festival se porte à merveille attirant de plus en plus de curieux, lassés des festivals à gros format.
Best Of Spot
– Le point de vue : Sur la droite de la scène principale, caché par les feuillages des arbres, se trouve le bar à champagne qui bénéficie de la plus belle vue de tout le site. Il n’y a jamais grand monde sur place sauf peut être lorsque le soleil se couche sur la petite chaine montagneuse qui surplombe la vallée où l’on aperçoit les habitations de la ville de Cajarc.
– La piscine : On est pas sur, mais on pense bien que le Monticule est un sinon le seul des micro festivals électroniques de France a être doté d’une piscine de cette taille. Point central de nos après-midis, il faut néanmoins être coriace pour subsister aux 35° quotidiens. Heureusement, le domaine bénéficie de l’ombre de nombreux arbres.

©Rubens Ben
– La scène principale : Fabriquée par les bénévoles à la sueur de leur fronts, cette structure métallique aux atouts lumineux et effet pyrotechniques est unique en son genre. Elle s’incorpore parfaitement avec les lieux, ne dénaturant pas le paysage et offrant un spectacle différent tous les soirs selon l’aspect du ciel et de la lune.

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– Les espace détente : aux quatre coins du festival, super bien aménagés et décorés. On peut saluer le taf qui a été fait sur la mise en oeuvre de tous ces espaces, des canapés, aux terrasses éphémères jusqu’à la rampe de skate.
Best Of Découvertes Musicales
– Imanuel zanzibar : Mercredi soir alors que la musique était sensée s’arrêter à 2h, les djs d’humeur généreuse ont décidés de nous gâter avec 3h de rab, une forme de remerciement envers les plus motivés arrivés dès le jour d’ouverture du festival. Quand vers 5h la fête s’est terminé, on a appris que c’était Robin Ramirez, qui jouait plus tôt sur la pool stage, accompagné de son ami Immanuel Zanzibar, résident du Charlie club à Munich venu en simple festivalier, qui s’étaient attelés à nous faire danser toute la nuit. Un b2b absolument pas prévu au line up qui est venu palier à l’absence d’Henri Gilles arrivé le lendemain, mais vu la soirée qu’on a passée on ne peut qu’être content de la tournure qu’ont prise les choses.
– Bartellow & Paramida : Autre b2b improvisé, celui de Bartellow et Paramida. Cette dernière nous a fait vivre un gros moment dans la grange vendredi soir, offrant au public déchainé un set complètement diabolique que même Kosme aura du mal à suivre. Bartellow lui a eu l’occasion de présenter un live très abouti juste avant a performance de Lena Willikens, qui au passage était remarquable. Tous deux étaient donc programmés sur différents créneaux et c’est par pur plaisir qu’ils se sont rejoint samedi au petit matin pour un set à 4 mains, assis en tailleur au plus près du public sous le dôme de la pool stage.
– Obalski : Juste après ce duo improbable c’est au tour d’Obalski de passer derrière les platines pour un set de 10h à 13h, créneau qui s’avère compliqué puisqu’il faut réussir à gérer le changement d’ambiance qui s’opère à ce moment : Les oiseaux de nuits quittent peu à peu les lieux tandis que les lève tôt débarquent prêts à reprendre possession du dancefloor où tapis et oreillers jonchent encore le sol. Il faudra alors à peine une demi heure avant que les premiers danseurs s’approchent du dj qui nous fait groover en augmentant petit à petit la cadence. De nombreuses pépites seront jouées lors de ce set, notamment deux reprises assez surprenantes de Tainted Love popularisé par Soft Cell et Believe de Cher, que vous pourrez retrouver dans la playlist en fin d’article.
Best Of Extras
– Le gouffre de lantouy : se situant à 25min à pied du festival en redescendant vers Cajarc, cette source d’eau bleu turquoise de 80m de profondeur est un véritable petit espace d’évasion. Cette année, il était accessible via une navette spéciale à dos d’âne !

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– La chill zone du camping : Quand la scène principale ferme à 3h du matin, une sélection naturelle s’opère puisque tout le monde ne peut pas rentrer dans la grange en même temps. Il faut alors être rapide pour ne pas avoir à faire la queue pour y entrer ou bien se diriger vers la scène ambient, mais le changement d’ambiance peut parfois être un peu radical. Pourquoi ne pas faire un tour à la chill zone du camping ? Le soir, les djs présents proposent un entre deux ni trop vener ni trop posé, juste ce qu’il faut pour un accompagner un petit apéro entre copains en patientant le temps que la grange se désemplisse.
– Shower with a view : A mi chemin entre le festival et le camping, quatre douches sont disposées faces à une vue imprenable sur la vallée. Un brin de toilette champêtre, idéal pour profiter du coucher de soleil.

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– Le petit verre à Cajarc : à dix minutes / un quart d’heure du festival, le petit centre ville de Cajarc, charmant!
Best Of Artistes
– Khidja : Le duo originaire de Bucharest a joué un live envoutant et surtout hyper intéressant. La progression s’est fait lentement mais surement, le son était hypnotique mais tout aussi dansant, et l’imprévisibilité était reine, nous amenant toujours sur le chemin le moins évident. On n’en attendait pas moins de leur part mais il faut dire que le travail est là, on espère les voir plus souvent sur la capitale.
– Zenker Brothers : Alors oui, il fallait s’y attendre, les Zenker Brothers nous ont régalé tout l’après midi enchainant juste après un Gilb’r chaud bouillant qui avait déjà bien réveillé le public. Malgré la fatigue accumulée sur ces 5 jours, tout le monde s’agglutine sous le dôme de la pool stage pour danser jusqu’à la fin.
– Trio gagnant : Oko Dj, Lena Willikens et Tijana T : Difficile de s’arrêter à 3 choix quand on regarde le line up, en tout cas une chose à retenir sur le monticule 2018 c’est que les femmes étaient bel et bien présentes et parmi elles, difficile de faire un choix. On les attendais au tournant, on savait qu’on allait passer un bon moment durant chacun de leurs sets mais elles nous ont toutes surprises, allant bien au delà de nos attentes.
– Michal Zietara : la plus belle rencontre sur le festival ! Dj allemand basé à Berlin, Michal est un amoureux du vinyle et de tout ce qui touche à la musique électronique. Habitué de Montucile, son experience semble être sa plus grande force ici : il a bien compris l’atmosphère du festival et l’ambiance sonore du lieu. Il avait enflammé le closing du festival l’an dernier avec un morceau qui a été rejoué par une autre DJ le premier soir cette année : Subliminal Cuts – le voie le soleil
Best Of Trucs Chelou
– Big boob flying in the sky : Ce fut le débat du vendredi matin : est ce que le ballon géant qui flotte au dessus de la pool stage est un œil ou un boobs géant? La plupart des mecs interrogés semblaient penser que c’était un œil, tandis que les filles reconnaissaient facilement une partie de leur anatomie. Et bien nous avons la réponse, c’était effectivement un téton géant. Finalement en y réfléchissant un peu, il semble logique qu’après les minis boobs qui jonchaient la pelouse l’an dernier, mama boobs vienne trôner au dessus de son fief.
– Moment gênant durant le set de Modselektor : Vers la fin du set on entends ce qui semble être une version retravaillée de Futura Free de Frank Ocean, choix assez étonnant d’autant plus que l’un des deux membres monte sur les enceintes en chantant les paroles les bras tendus vers le public version tomorrow land. Résultat un moment hyper gênant qui ne colle pas du tout avec l’esprit du festival, ce qui est assez surprenant puisque jusqu’ici tous les artistes se sont adaptés à l’ambiance émanant des lieux. Quoi qu’il en soit, le set du duo est un de ceux qui a le plus secoué le public de la scène principale :
https://www.instagram.com/p/BlGusjRhXSt/?taken-by=_julie_lescroc
– Le moment nudes : On nous a rapporté qu’un soir, une vingtaine de personnes se sont mises à danser nues à côté de la scène principale, là où les cours de yoga avaient lieu le matin. Alors oui, plusieurs personnes en ont parlé, mais qu’une seule a pu nous attester de sa présence avec ce magnifique selfie :
« Toucher la chatte à la voisine » ce refrain pas très classe balancé par le duo Public Possession, et les allemand(e)s qui dansent sans comprendre les paroles.
Best Of Food Market
– Le stand Perchépaulette tenu par le collectif Perchepolis à qui l’on doit le festival Château Perché : Venus nous faire découvrir leur fromages et charcuteries d’Auvergne, la team propose des planches et des tartines avec option tarte aux pommes en dessert. Les produits sont de qualité et ont beaucoup de gout, mais on sent aussi l’effort de présentation et d’assaisonnement qu’on retrouve rarement en festival : le petite filet d’huile de noix, le morceau de figue et la confiture sur le côté sont de petits détails qui demandent de l’attention et apportent un vrai plus. C’est la première fois que la team perchepolis tentait l’aventure fooding et on peut dire que c’est une réussite !
– Jus de fruits frais chez What Goes Around Juice : Pour accompagner le petit déjeuner proposé tous les jours entre 10h et 14h, direction le stand de jus de fruits pressés pour se procurer la dose de vitamines nécessaires et juste ce qu’il faut de fraicheur.
– Monticuisine : Tous les soirs le stand propose un plat différent préparé avec des produits issus des exploitations locales: Pâtes fraîches préparées rien que pour nous et servies par le producteur lui même, sauté de veau aromatisé au safran, ou encore cochon de lait cuit à la broche, délice qui embaume le festival de son odeur et appâte les festivaliers affamés. Marriez ça avec les frites du stand Belge et le tour est joué.
Best Of Moment Musical
– Samedi matin entre 8h et 10h sur la pool stage Le Club – ‘Un Fait Divers Et Rien De Plus’ (DJ Billy Woods Version Supermax) joué par Bartellow & Paramida
En débutant leur set assis par terre avec nous sous le dôme de la pool stage, Bartellow & Paramida décident d’ouvrir sur un édit de Le Club, groupe de synth-pop des années 80. Petit à petit, il nous semble reconnaître certains éléments mais le morceau évolue beaucoup plus lentement que d’habitude, comme une version rallongée qui nous laisserait alors apprécier la beauté de chaque composante. Intrigués, nous allons nous renseigner auprès des djs qui nous révèlent le titre de cette version de pratiquement 40min. Un véritable bijou contemplatif qui colle parfaitement à l’ambiance du moment.
Vendredi soir dans la grange, au milieu de la nuit, One More Time qui sort de nulle part et tout le monde crie, euphorie comme jamais!
– Perc & Passarella Death Squad – Temperature’s Rising (Original Mix) joué samedi soir par John Talabot
Alors que la pleine lune trône au dessus de nous et la fumée envahie le public qui ne transparait plus qu’à travers des faisceaux de lumière aux tons violets et bleus, la rythmique lancinante de Temperature’s Rising se fait entendre. Depuis le début de son set , Talabot a mis en place une ambiance deep quasi mystique qui atteindra son climax grâce à ce titre qui résonne alors comme une incantation chamanique.
– Dimanche soir, track de clôture : Shigeo Sekito – the word II joué par Flo Scheuer
Pour la clôture on retrouve l’un des membres fondateurs Flo Scheuer qui nous offre un set ultra dansant catalysant toutes les énergies du festival en un son particulier, celui du Monticule. On sent qu’il est chez lui et qu’il maitrise parfaitement son public, l’ambiance restera à bloc jusqu’au dernier morceau qui soufflera un vent soudain de mélancolie parmi les bénévoles Munichois, réalisant alors que l’aventure se termine déjà. Certains sont venus des semaines en avance pour tout monter eux mêmes et l’on ressent que l’expérience a été d’autant plus intense.
Best Of Rencontres
– L’homme Royal Canin : En marchant de la scène principale jusqu’à la grange, un mec habillé en complet royal canin rouge et blanc nous interpelle. De la casquette au blaser en passant par les brettèles, la panoplie est intégrale et nous déclenche un bon fou rire. Sans compter sur sa banane remplie de pins dans laquelle il pioche pour nous en offrir un représentant un labrador et un chat. Improbable.
– Fanch : Au petit matin lorsque le soleil se lève, danser dans la chaleur et la pénombre de la grange devient difficilement supportable surtout quand on sait que dehors le domaine nous tend les bras. C’est donc avec l’accord de Richard le propriétaire des lieux que l’on se pose au bar à champagne avec notre enceinte, prêt à habiller le lever de soleil. Ce matin là, Fanch dj sur Angers viendra nous prêter main forte côté sélecta et on en garde encore aujourd’hui un très bon souvenir.
– AG Pappenheim, Le crew qui fait vivre la pool stage : L’équipe composée d’une vingtaine de personnes s’occupe de la pool stage durant tout le festival, du montage au démontage en passant par l’accueil des artistes, la gestion des machines à fumée et des jets d’eau. Ce sont aussi eux qui ont dessiné les plans de la structure du dôme mais ce n’est pas tout ! On retrouve dans le groupe de nombreux djs et sélectas, c’est donc deux showcases qui leur sont consacrés durant le festival, un set ambient de 9h avec AG Pappenheim Sleepover et un set l’après midi avec Pappendisko. Une belle place dans le line up amplement méritée par cette team qui n’a qu’une chose en tête : offrir une fête de qualité, à l’image du Monticule festival.

©Rubens Ben
En bonus, une petite playlist regroupant quelques pépites récupérées pendant le festival:
Rendez vous l’année prochaine, Viva Monticule!
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