En sa sixième année de vie, le festival Cabourg Mon Amour avait des airs de défilé. Plus d’une dizaine d’artistes ou groupes féminins étaient à l’honneur. On retrouvait également sur la plage cabourgeaise le programmateur du festival « Les femmes s’en mêlent », qui met en lumière la scène féminine indépendante depuis plus de 4 lustres. Des voix douces de Clara Luciani et Alice et moi jusqu’aux percussions virulentes de Haaï, en passant par les pas de danse virtuoses de Aloïse Sauvage, retour sur une édition 2018 qui aurait beaucoup plu à Simone de Beauvoir.

Catégorie Turn-up : Haaï / Sabrina & Samantha

Le turn-up, c’est l’art de faire remuer les foules jusqu’à ce que les organismes n’aient même plus de quoi transpirer. Sur une plage ensoleillée, la curatrice de Coconut Beats a brillé : Haaï. Malgré ce blase onomatopéique, la techno variée de la londonienne ne fait pas mal aux oreilles, loin de là. Quant à Sabrina & Samantha, dont il n’y a que le nom de féminin, les deux parisiens de Ed Banger Records ont enflammé le closing du samedi. On en oublierait presque l’absence de Young Marco, initialement programmé à leur place.

© Simon Gosselin

En scred : qui dit Ed Banger dit Gaspard de Justice, qui se baladait incognito dans le festival, jusqu’à l’after.  

Catégorie meilleurs «mooves » : Aloïse Sauvage

On dit que les blancs ne savent pas danser, la jeune Aloïse nous prouve le contraire. Une maîtrise du mouvement rythmique hors du commun, pas étonnant lorsque l’on sait qu’elle fut danseuse de Christine & The Queens par le passé.

© Andrea Briand

Le fameux pas de danse appelé « girlspreading » 

Catégorie « voix douce » : Angèle / Alice et (surtout) moi

D’aucunes ont des voix justes, mais ces deux là ont le grain, le timbre singulier qui envoûte. On ferme les yeux et on se laisse bercer, avec le le ronronnement des vagues en fond sonore. Alice et moi et Angèle : deux organes dont même les malentendants perçoivent les vertus apaisantes. Gracieux.

© Simon Gosselin

Potin : La rumeur suggère qu’Alice aurait flirté avec JeanJass. Info ou intox ? 

Catégorie groove : L’impératrice / Vendredi sur Mer

À un jour près, Vendredi sur Mer aurait porté son nom à merveille. Vendredi aura donc joué « sur mer » mais le samedi. Et cette après midi-là, on a eu le groove en douceur, la force tranquille. La veille, vendredi donc, il y eut L’impératriceUn autre groove, l’énergique, mais qui sait profiter de l’instant. Flore, la chanteuse, rappelle le temps d’une interlude la magie de l’endroit, tout sourire : « j’espère que vous profitez du couchez de soleil, que nous ne voyons pas ». Remarque, coucher de soleil ou pas, le cadre est cool aussi vu d’ici n’est-ce pas ?

© Simon Gosselin

© Simon Gosselin

Catégorie Femme : Clara Luciani

Clara Luciani, c’est la classe, l’élégance : « La Femme » du line-up (vous l’avez ou je mets un lien ?). Bien qu’elle ait quitté le groupe qui l’a sortie de l’anonymat, Clara Luciani n’a besoin de personne pour faire parler son charisme et son talent. Qui de mieux que Radio Nova pour décrypter la plus belle plume du festival :

« c’est l’histoire d’une femme qui fait des chansons de femmes, et qui pourront parler aussi bien à ses consœurs qu’à ceux qui font parfois, pleurer les femmes. »

 

© Simon Gosselin

La lauréate : Juliette Armanet alias « la star »

Le seul problème de Juliette, c’est qu’elle brille tellement qu’on en oublie ses excellents musiciens. Même si son guitariste se fait draguer en plein live, on ne voit que son charisme, son aisance, son humour, ses chorégraphies faussement ringardes, et son énergie qui donnerait le sourire à un croque-mort. De quoi en faire presque oublier son merveilleux claviériste breton. Malgré la concurrence qui n’était pas des moindres, Juliette est notre coup de cœur de cette édition 2018. À l’année prochaine donc, ou peut-être dès le 14 juillet pour la soirée Postlude du festival, à Caen, mon amour.

«Vous êtiez là hier ? ah, donc vous êtes en gueule de bois. Parfait, c’est les meilleurs concerts » Juliette Armanet – humoriste

© Simon Gosselin

 

PS : elle a joué du piano debout, et vous savez ce que ça veut dire pour moi.

Rendez-vous l’année prochaine et suivez Cabourg Mon Amour sur les réseaux.