Photo en une © Jean Adrien Morandeau
Les 9 et 10 juin dernier, la capitale bretonne a une nouvelle fois vibré d’amour lors du Big Love Festival. Voici 5 raisons pour lesquelles on y retournera les yeux fermés.
On ne change pas une équipe qui gagne. C’est le constat de cette quatrième édition du Big Love Festival : un savant mélange de surprise, de découvertes, de nourritures, de péniches, de dj pointus, d’un public de tous âges, et de lieux hors du temps. Après un vendredi dans un décor qui ravirait les plus parisiens, mélange de mets raffinés, de musiques électroniques dans une péniche traversant le centre-ville de Rennes, c’est bien le samedi que les grandes festivités ont débuté. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on aura tremblé jusqu’à la dernière minute.
Des surprises jusqu’au bout
Première alerte quelques jours avant : avec une pluie diluvienne qui s’abat depuis plusieurs sur Rennes (ça va les Anti-Bretons, on vous voit), l’organisation décide de retarder le début des festivités du samedi. Manque de bol, il aura fait beau toute la journée : les charmes de la météo bretonne, naturellement.
Ensuite, c’est une grève des contrôleurs aériens qui coûtera la venue des deux compères italiens des Marvin & Guy. Le groupe, auteur du tube signé sur Life & Death Train Of Fantastic, serait déjà en train de préparer une partie 2 du morceau côté aviation ? Affaire à suivre…

© Jean Adrien Morandeau
Un manoir pour compagnon de nuit
Trève de bavardages et de blagues de mauvais goût, nous voici donc, comme l’ensemble des festivaliers, en plein centre-ville de Rennes, le samedi, en début de soirée directiiiiiooooon… Ben direction où d’ailleurs ?! En effet, et jusqu’au bout, l’équipe de Crab Cake Corporation aura su nous tenir en haleine : aucune fuite du lieu, et les chauffeurs de bus ont à priori reçu le même mot d’ordre. Tant pis, il est 20h, on montera quand même !
Et là, nouvelle surprise, plutôt que de tomber sur des bus remplis de personnes aux haleines anisées, on découvre des gens charmants et amicaux : ça parle expériences de bénévolats, ça joue aux cartes, ça échange des sourires, des pronostics sur le lieu ou la victoire des Bleus en coupe du monde, tandis que le bus continue sa route dans les contrées de la capitale des Bretons. Au bout d’une vingtaines de minutes et de dédales dans la périphérie rennaise, c’est devant un immense étang que toute cette joyeuse troupe est débarquée.

© Jean Adrien Morandeau
Ici, on a troqué les hangars pour de la verdure, des cours d’eaux calmes et paisibles pour nous conduire tout droit au Domaine de Tizé. Ce lieu que les natifs du coin auront longtemps squatté plus jeune (si vous me lisez, pardonnez notre jeunesse messieurs les policiers) aura finalement eu sa grande parade d’honneur. La musique se fait entendre au loin par-delà la cime des arbres, le soleil est en train de se coucher. Pas de doutes, la bulle d’amour du Big Love se referme doucement sur nous. Maintenant, place à la fête !
Les charmes de la proximité
La nuit est tombée, il est donc temps d’aller saluer notre, mais aussi le chouchou du festival : Job Jobse. Celui qui aura fait décoller Lizard Man la semaine passée lors de sa dernière Boiler Room, nous délivre un set italo tout en couleurs et en mélange, en back-to-back avec son compagnon d’un soir et de tous les jours, Brother Louie. Une fois encore, les sourires sont communicatifs, on se sent proche de tous, ça transcende les genres et les âges. C’est hors du temps. Et ça, l’équipe organisatrice l’a bien compris.
En misant sur la proximité, on se retrouve vite à trinquer avec les deux comparses une fois leur set terminé : « les gens sont tous supers ici à Rennes, ça va au-delà du public ou de l’organisation » nous confie Job Jobse, déjà à sa troisième venue au festival, avant de nous quitter et de nous donner rendez-vous pour l’année prochain. (Compte sur nous ! ) On poursuit donc notre nuit en compagnie des magiciens de Discodromo, puis c’est Bwana qui prendra le relais pour clôturer la nuit.
De l’autre côté du manoir, nous aurons eu la chance de voir passer le merveilleux live set de Fantastic Twins, ayant fait s’amasser tout doucement le public vers la scène pour les dernières lueurs du jour, pour passer le relais au duo Gigsta. Finalement, c’est au tour de la reine de la soirée, Jennifer Cardini, de venir nous asséner de sa sélection riche et survolté. Électronique et rock, la fondatrice de Correspondant nous fera décoller jusqu’au bout !

© Valentin Crevat
Le choix de la confidentialité ayant eu un impact sur le nombre de festivaliers, c’est donc en petit comité que nous nous laisserons bercer tout au long de la nuit. Ça rigole, ça boit des coups, ça découvre, ça continue de partager : on parle aussi bien du set d’ouverture d’Oceanic, à la fois aérien et enlassant que des petits coins que renferment le lieu, notamment un, près du cours d’eau où l’on peut chiller entre amis, voire plus si affinités une fois la nuit pleinement tombée… Mais chut, cela reste entre nous !
« Could you Be Loved »
C’est donc le lendemain que nos valeureux guerriers se donnèrent rendez-vous au Square de La Touche, le parc dans lequel le Big Love a posé ses quartiers avec notamment le sublime set de Superpitcher de l’an passé. Cette fois, c’est à Dj Tennis, le patron de Life & Death que l’on a confié la lourde tâche de faire aussi bien que les célèbres closings du dimanche. Mais en attendant, c’est devant les sets de Mafalda et de Whilelm que l’on se prélasse une bière à la main, à se perdre en découvrant les stands de nourriture ayant fait le succès de l’édition passée. Et pour le coup, on constate que toutes les générations sont à nouveaux présentes, venus en familles ou entre amis partager un moment au cœur de la fête. On y croise même Job Jobse et Brother Louie, qui nous saluent gentiment, ayant eux-aussi décidé de prolonger le week-end sous le soleil rennais.
Arrivée avec une bonne demi-heure de retard, c’est donc au tour de DJ Tennis de s’élancer dans l’arène. Un set dans des teintes acid et italos, envoutant parfaitement maîtrisé et ouvert dans sa sélection. Citons notamment l’intemporel Plastic Dreams de Jaydee, mais voilà déjà que le festival se termine. Les lettres du BIG LOVE, accrochées aux arbres, ont repris leur place habituelle de closing, face au public. C’est l’heure du dernier morceau, et c’est étonnamment et délicieusement, le tube de Bob Marley, « Could You Be Loved » qui tiendra en ferveur les derniers oiseaux de nuits. Aussi magnifique à écrire qu’à lire !

© Valentin Crevat
Et c’est pour cela que l’on aime tant venir et revenir pour le Big Love, parce que c’est petit, c’est bien, c’est pointue et accessible en même temps, ça prend des risques, et qu’il y fait [presque] toujours beau !
Pour les autres, les organisateurs donnent déjà rendez-vous à son public et aux curieux pour un nouveau dimanche à Dinard avec la première édition de Big Love Bord de Mer le 8 juillet. Et on retient déjà tous notre souffle pour le prochain Big Love !