Le programmateur du Rex Club et fondateur du célèbre label français Popcorn Records, Antoine aka Siler, livre sa playlist du confinement « House, Caleçons & Insomnies ». 51 titres à écouter sans modération, des classiques house à Doc Gynéco, Barry White, Curtis Mayfield ou encore Philip Glass.
S’évader en musique : c’est ce que nous tentons tou.te.s de faire depuis 25 jours. Quelques soient nos professions, secteurs d’activités, âges et goûts respectifs, la musique rassemble et continue de donner espoir aux professionnels de l’industrie musicale, touchés par la vague de fermeture et d’annulations d’événements depuis le début du confinement. C’est le cas d’Antoine aka Siler, programmateur du Rex Club, fondateur du label Popcorn Records et DJ sous son nom de scène Siler, qui tire profit de ce temps pour parfaire son catalogue de digging et travailler sur la suite.
« J’ai décidé que ma playlist serait mon historique Youtube sur une période d’environ 24h. », précise Antoine. « Je vous ai bien sûr épargné les compilations des plus belles amorties de Fabrice Santoro et les plus beaux coups francs de Laurent Robert, les deux seuls titres que j’ai rajouté plus volontairement sont ceux de ce cher Mike Huckaby que l’on regrette déjà beaucoup (l’un est à son nom, l’autre c’est « Urban Tropics » de Juan Atkins, j’ai appris récemment grâce Le Loup que c’était Mike qui l’avait produit). »
En tout, 51 titres sans ordre précis, car pendant le confinement, pour Antoine comme beaucoup, « tout est un peu décalé et le temps parfaitement suspendu« . Des classiques, des titres moins connus, des morceaux rassurants… À l’image de ses journées « boulot, ennui, rangement, ennui, ménage, ennui, ouverture du frigo, ennui, lecture ».
Comment se passe le confinement ?
Plutôt bien, même s’il y a des moments plus ou moins drôles de solitude un peu prolongée. Les semaines enfermées ça fini par peser, mais je suis en bonne santé, mes proches aussi, je sais que je suis loin d’être le plus mal loti et j’ai quand même la chance d’avoir encore un peu de boulot ce qui est quand même pas mal.
Quelles sont les conséquences du confinement sur le Rex Club ?
Elles sont les mêmes que pour tous les autres acteurs de la scène auxquels on pense beaucoup. Certains ne s’en relèveront pas et il ne faut pas l’oublier. Nous on est a l’arrêt complet et le fait qu’on sache que ces mesures sont justifiées et nécessaires n’empêche pas une certaine inquiétude. Il y aura de vraies conséquences et le manque de visibilité n’est parfois pas très facile à vivre, mais outre ma petite gamelle je crois qu’on est beaucoup a regarder le problème plus globalement, c’est toute la culture qui morfle, tous les indépendants, les bars, les restaurants, les hôtels… On se rend compte de l’imbrication forte qu’ont tous ces secteurs les uns avec les autres et j’espère que les nouvelles bases seront plus collectives et surtout plus raisonnables.
Comment gères-tu les annulations et reports des dates ?
Tout le monde comprend, la bienveillance est de mise et je crois que l’adversité fait naître une certaine solidarité qui j’espère durera. Après pour ce qui est des reports, pour l’instant c est très difficile d’en parler puisqu’on ne sait rien ou presque : reporter quand ? Reporter qui ? On a navigue à vue, on essaye juste de préparer au mieux le moment où il faudra recommencer à bosser. La seule chose que l’on sait c’est qu’on aura besoin de tout le monde.
Quelle vision as-tu de l’avenir ?
On s’efforce de rester positif à ce sujet. C’est une crise majeure, ça c’est certain, on n’a pas de certitude sur l’avenir à part celui d’être déterminé à avancer au mieux dès qu’on le pourra.
Retrouvez à nouveau la playlist ci-dessous.