Photo en une © Poppy Moukoukenoff
Zoll Projekt est un collectif parisien qui a vu le jour en été 2016. D’abord organisateur d’événements, le collectif a grandi. En 2018, il lance son label, Zoll, avec un premier EP produit par le Lyonnais Meïha. Pour lancer cet EP, le collectif a lancé une campagne en association avec Diggers Factory, une plateforme participative de pressage de vinyles. Le défi : obtenir 200 précommandes pour que le vinyle voie le jour. Retour sur les origines de ce collectif à la vision singulière et sur son premier EP, « Guillotzer ».
Tout commence en 2016. Raji, Fakko, Sarra, Skander et Adrien, un groupe de potes tous déjà rattachés de près ou de loin à l’univers des musiques électroniques, ont décidé de monter leur propre projet, « Zoll Projekt« .
« Zoll » est un mot qui vient de l’allemand et qui signifie entre autres « douane« , une référence ici aux frontières que le groupe veut « dépasser ». Une manière d’indiquer qu’il cherche avant tout à « prôner le multiculturel, le tout, grâce à la musique et aux autres formes d’art ». Le collectif se veut pluridisciplinaire et cherche à mettre en avant ceux « qui n’ont pas forcément la chance de pouvoir être diffusés« .

De gauche à droite, Adrien, Marc, Skander, Raji, Ali et Fakko © Manon Durand
Les événements qu’ils organisent sont rarement des soirées clubs classiques. On n’y vient pas uniquement pour écouter de la musique. C’est d’ailleurs ce qu’ils voulaient à tout prix éviter en initiant ce projet : « Le constat de base était qu’on ne voulait pas faire de nos soirées des événements où les participants étaient simplement tournés vers un DJ enchaînant des tracks. On voulait apporter une autre dimension.« , précise Joan, en charge des partenariats.
Le collectif cherche donc toujours à surprendre et stimuler son audience, à offrir l’expérience « la plus immersive possible« . Pour exemple, le collectif Ascidiacea était invité à réaliser une performance de VJing audio-réactive lors de soirées club au Gibus, au Petit Bain, etc… Habitué des festivals de musique (Transient Festival, Dôme Festival, etc.) ou autres événements audiovisuels (Jungle Numérique, Festival Vis-à-Vis, etc.), cette collaboration est la preuve que Zoll Projekt tient à faire les choses bien.
Pour les soirées au format plus court – celui de l’apéro, l’attention sera plutôt portée sur la scénographie et les animations annexes : expositions photos, projections, ateliers… et même des barbecues. Le concept même est certes revisité car organisé en période glaciaire, mais apparemment, ça a plu : « Lors de notre soirée au Bar Gallia en février, on a organisé un BBQ alors que les températures étaient négatives et qu’il avait neigé la veille. Autant dire qu’il l’a bien tourné !« . Des visionnaires, on vous dit.

Raji (DJ résident) © Joseph Guitard
Côté musique, le collectif reste concentré sur les musiques électroniques, sans pour autant se réduire à un style particulier. Leurs nombreux podcasts, que l’on peut écouter sur leur chaîne Soundcloud, en sont d’ailleurs un bon exemple. House groovy, plus minimale, techno, tout le monde peut y trouver son bonheur. Sur ces podcasts, on y trouve essentiellement des jeunes talents, des proches ou des artistes peu connus qui n’ont pas forcément la chance d’avoir de la visibilité et que le collectif souhaite donc mettre en avant, comme ils peuvent le faire lors de leurs soirées. Parmi eux, Meïha, l’auteur du premier EP sorti par Zoll, « Guillotzer« , rencontré à Montargis, ville d’origine d’une bonne partie de l’équipe. Le courant est tout de suite passé : « Meiha a été notre second podcast (après celui d’Emissär, l’un de nos résidents). Il a toujours été motivé par une collaboration avec nous. Il est très productif, alors on lui en a parlé et sa réponse a été positive dès le départ !« .

Meïha © Andy Malonda
Composé de cinq titres, dont un remix de 18 KARAT, cet EP s’inscrit dans un univers plutôt house. Entre le très deep et mélancolique « U Look Great Today« , ou bien l’hypnotisant « That Booty Got Me Staying« , le style est très contemporain et les ambiances variées. Le style colle parfaitement avec l’identité du collectif. On vous recommande d’aller écouter tout ça sur la page Bandcamp du label.
Pour que cet EP puisse voir le jour au format vinyle, il faut encore que le nombre de 200 pré-commandes requis pour lancer le pressage soit atteint. La campagne se termine dans quatre jours. Atteindre cet objectif est évidemment tout le mal qu’on souhaite à ce collectif prometteur et à la vision rafraîchissante.
Pour rappel, la campagne Diggers Factory est accessible ici.
Pour tout savoir sur le collectif Zoll Projekt et ses projets, on vous invite à consulter leur site internet.