Du 30 juin au 2 juillet, le festival-roi du pays de Brest revient à nouveau pour trois jours de fête et d’explorations du spectre électronique. On vous annonçait toutes les infos de l’édition 2017 et rencontrions Gildas, un de ses fondateurs. Aujourd’hui, Matthieu, co-fondateur du festival, nous vide leur sac, riche en histoire et en objet devenus totems !
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1 • Benalo, le bio-mécanicien
Benalo est un ami qui a réalisé les décorations des premières Astropolis. En 1996, il a fabriqué le décor tout en ferraille de notre magasin le Sonic Floor. Il nous offrit une de ses premières œuvres qui est un mélange de manche debout et de pied insecte en acier. Cette année là, on lui présenta Manu le Malin pour qui il réalisera le visuel de son mix biomekanik.
2 • Boites à rythmes Roland : TR 909 et TR 707
Pour nous, ces deux machines mythiques de la techno sont le symbole des prestations de Jeff Mills. En 1997, malgré les réticences de son manager au Melody de Brest, on ira jusqu’à lui brancher 3 platines, 2 TR 909, 1 TR 808 et 1 TR 707. Il avait 7 pistes ouvertes, sans contrôleur Midi, Il réalisa un set fabuleux et juste à l’oreille. The Wizard !
3 • Rave Ô Trans, voyage en bus vers l’Europe
Elle est cette rave qui nous a fait oublier les disques à guitares. Lors des Trans 1993, on avait été voir Björk, Morphine, Lighthouse et Suède. On finit au Liberté de Rennes devant Orbital, Spooky et Carl Cox. Nouvelle musique, nouvelle drogue : Ravelation !!! Cyr, l’un des fondateurs d’Astropolis passera une semaine dans la baignoire de mon appartement étudiant à Rennes en écoutant The Orb.
L’aventure s’est prolongée lors de notre Winter and Spring of Love (voir la vidéo datant de 1994 de Maud – Schratch Massive : https://vimeo.com/107233607). On a parcouru l’Europe en bus à la quête du Graal de la rave : Mayday à Dortmund, Energy à Zurich, Tribal Gathering à Londres et escale à Munich.
Nous faisions des heures et des heures de voyage en quête de la fête ultime, la fête gigantesque. Pour Energy 94, nous nous sommes décidés à prendre le bus de Rennes après une folle nuit blanche. Certains ne savaient même plus si on allait à Zurich ou à Montpellier pour Boréalis et sincèrement on s’en moquait. On allait en rave !
4 • Darlin / Daft Punk
On connaissait les Darlin grâce à un split-single sur Duophonic passé par Bernard Lenoir sur France Inter. Ils tireront leur nom de la chronique du Melody Maker titrant « A Daft Punky Trashy ». Daft Punk a failli jouer à la première Astropolis. À l’époque, on trouvait les numéros des DJs dans le « House Book Nation ». Les Daft n’étaient disponibles que le vendredi. Ce n’est que parti remise. En 1999, Thomas Bangalter viendra jouer au château de Keriolet.
5 • 2009 : Cosmique édition
On voulait fêter les 40 ans des premiers pas sur la Lune de Neil Amstrong. Du coup, on essayait pleins de trucs pour le visuel en s’inspirant du Petit Prince, du final de La planète des singes, d’une boum de robots mais finalement on utilisera la photo réalisée en une seule prise. Elle représentait Burger ; chien mascotte d’Astropolis et portant un casque de pilote de chasseurs russe des années 1960.
6 • Le Rhinocéros
En 2010, nous choisissons le rhinocéros comme symbole de l’édition. Depuis 2004, les Soeurs Scandale – Karine et Melu – s’occupaient de notre communication. Elles nous avaient surnommé les rhinocéros, pour leur facilité à foncer quoiqu’il arrive !
7 • 2013 : La Femme et le contrat signé au Vauban
En 2011, on faisait jouer La Femme sur le toit de La Carène. Le groupe revient à Brest en 2013 pour jouer au Vauban. Le concert se termine. Je suis dans les loges avec le crew pour faire signer leur premier 25cm (très rare et censuré). Les membres se souviennent de la première date et de l’accueil. Dans le Vauban, il doit être 3 ou 4 heures du matin, tout le monde est un peu à l’ouest. On parle d’Astropolis et de l’édition 2014 : la 20ème édition déjà ! Marlon me dit qu’ils veulent jouer au Manoir de Keroual, sur l’Astrofloor et nu à 5h du matin. Ok ! Ni une, ni deux, on signe l’engagement sur un bout de papier.
Un an après, je rappelle le tourneur pour lui donner toutes les infos. Le mec hallucine : « Mais qu’est ce que tu racontes ?! ». La Femme vient de sortir son premier album et est programmée sur tous les festivals. Marlon confirme la date et La Femme proposera un set exceptionnel en remixant leurs propres morceaux avec des machines… Classe !
8 • 2014 : Une étoile et un plâtre
En 2014, pour fêter la 20ème édition, les amis et ceux qui ont monté Astropolis, nous ont offert une étoile dans la constellation de la Grande Ours. J’en ferai un tatouage. Cette année là, je me casserai aussi la jambe. J’ai toujours le plâtre signé par la plupart des artistes.
9 • Bez de Happy Mondays, Stone Roses et Madchester
Le son de Madchester nous a fait découvrir le groove : Stone Roses et leur logo citron, Inspiral Carpet et leur vache Happy Mondays puis la rencontre avec Bez.
En 2016, nous croisons Bez au festival Art Rock qui n’est autre que le danseur du Happy Mondays de Madchester ! On suivait toutes leurs histoires via Les Inrockuptibles et Bernard Lenoir – encore lui – notamment. Après quelques verres dans les loges, on échangea nos sweats et Bez monta sur scène avec celui d’Astropolis. Un moment mémorable !
10 • 2011 : Mister Oizo et Flat Eric
Mister Oizo devait venir jouer sur Astropolis. Trois semaines avant la date, il l’annule. Pas très motivé à l’idée de prendre l’avion, il préféra rester sur la Costa Brava. Assez vexés, on décide d’acheter un Flat Eric sur Ebay qu’on a bourré de pétards pour le faire exploser et mettre la vidéo sur internet. Finalement, Flat Eric fera juste un bruit assez ridicule…!
Preuve en image : https://www.youtube.com/watch?v=HCH6i7rqeT0
11 • 2017 : Twin Peaks
En intégrant le nain de Twin Peaks sur l’affiche Astropolis #23, on a voulu rendre hommage à LA série qui nous a fait rêver, nous rencontrer puis nous souder Gildas et moi, plus que certains groupes de musique. Lui c’était Audrey et moi j’avais plus un faible pour Donna. Fans depuis plus de 25 ans, Twin Peaks reste notre référence.
12 • Misericordia EP – Astropolis Records
W.LV.S est la rencontre de Manu le Malin et d’Electric Rescue, deux amis, deux vétérans de la rave. Misericordia est le track qui clôture en grande pompe le documentaire fiction « Sous le donjon de Manu le Malin » filmé au Château de Keriolet, site des premières Astropolis. Le morceau a eu un tel succès que l’on vient d’éditer le titre sur notre label un an après sa première diffusion
On aurait pu aussi parler de Vive la fête qui brûle, le livre d’or du Vauban, les photos de Keriolet, le couteau d’Alien, les premiers flyers d’After Pop is Techno, des délires d’Aquabassimo et bien d’autres souvenirs qui ont marqué d’une pierre blanche l’histoire d’Astropolis…
RAVE ON !
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ASTROPOLIS #23 • 30 juin > 2 juillet 2017 • Pays de Brest
Astropolis : Facebook / Site officiel