On a retrouvé le dournal intime de Philippe, jeune cadre dynamique prêt à en découdre avec les fricadelles de Dour (cqfd).

J-1 : Philipe est prêt pour son Dourpucelage.

Le soleil a quitté son zénith, il est 18 heures. Je n’ai toujours ni tente, ni matelas. Cette émotion que j’éprouve n’est pas due au stress mais bien à l’excitation de me rendre au Dour festival, Mecque ou Saint-Jacques-de-Compostelle de tous les festivaliers. C’est Tony, mon ami à la chevelure d’or et aux couettes rebelles qui m’invite à rejoindre la flotte d’automobiles qui se rend tantôt en Wallonie.

JOUR 1 : Philippe n’était pas prêt pour enDourer ça.

« Nous nous frayons un chemin entre les quelques 10 000 tentes, les centaines de tonnelles et les soldats (déjà) tombés pendant la bataille du mercredi soir »

Suite à une courte nuit dans les bras de Morphée (il ne m’accompagnera malheureusement pas en terre sainte), Chichi et moi-même entamons notre voyage. Tente et matelas récupérés in extremis à 23h la veille.

Il est 13 heures. Au loin, un contrôle de police, voitures vidées, canettes de bières dans le caniveau, nous y sommes. Nous foulons enfin la Plaine de La Machine à Feu. Le camping est impressionnant, difficile de mettre un pied devant l’autre… Nous nous frayons un chemin entre les quelques 10 000 tentes, les centaines de tonnelles et les soldats (déjà) tombés pendant la bataille du mercredi soir.

Nous rejoignons (enfin) Tony, déjà apprêté d’une chemise radieuse, quelques bouts de terre sur les dents, mais tout va bien. Il est temps de monter notre gîte de fortune. La 3 secondes se déploie. Problème, pas de sardine. Nos hôtes parcourent le vaisseau amiral « La Maréchal« , tente qui gouverne notre campement avec élégance, pour trouver avec succès 3 piquets, plutôt 2 d’ailleurs, l’un d’eux ressemblait davantage à un arceau de croquet. Place à la gonflette, je saisis un gonfleur (manuel évidemment) sous la banne de la maison mère. C’est sur les premières notes de Hardtek de nos voisins francophones que je remonte mes manches et m’attèle à mon labeur.

Second contre-temps, nous n’avons pas le bouchon du matelas. Nous tentons de construire un joint avec du cellophane et de scotcher un bouchon de Cristaline par dessus, sans succès. Nous tentons le préservatif comme joint, rien à faire… Je décide d’affûter le bouchon de mon tube de Citrate de Bétatine, échec et mat. Nos formations d’ingénieurs (inexistante) n’auront pas suffit. Relativisons, nous avons un toit.

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Home © Amandine Cochez

« Nos voisins s’amusent quant à eux à enfiler les bacs sur leur tête, ou même de jouer au foot avec »

C’est l’heure de se sustenter de quelques gouttes de liqueur. Surprise, le supermarché le plus près est à 45 minutes de marche

Il fait chaud, nous n’avons pris avec nous que des bouteilles d’eau vides (pour y faire couler notre spiritueux). La grande surface est prise d’assaut. Après 30 minutes d’attente, nous commençons nos courses, assistons à un véritable pillage. Nous trouvons du Ricard, décidément la Belgique a du goût. Toute cette attente nous a permis de remettre à profit nos études en agroalimentaire (toujours inexistantes) pour sélectionner des aliments simples à consommer. Conserve de maïs, petits pois (nous avons hésité avec les petits pois carottes, plaisir juvénile), madeleines, bananes, on ose même la nectarine. Le retour sous la chaleur torride de la Wallonie est dour, mais c’est le reflet du soleil sur la bouteille de notre boisson anisée qui m’alloue une once de courage.

Après quelques flans, nous voilà en marche. Sécurité maximale à l’entrée du site, portiques détecteurs de métaux et bacs en plastique pour y déposer nos affaires personnelles. Les portiques sonnent constamment, la cacophonie est une première approche de la musique concrete (RIP Pierre Henry). La Tony Family passe sans encombres avec les gourdes remplies du liquide sacré. Nos voisins s’amusent quant à eux à enfiler les bacs sur leur tête, ou même de jouer au foot avec. Finalement, plus de peur que de mal.

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© Amandine Cochez

C’est avec surprise que je découvre les sarouels et autres t-shirts « tête de mort » présents sur les étals des stands que nous croisons.

Nous arrivons à la Last Arena pour Bruxelles Arrive, collectif portant le nom d’un morceau de Roméo Elvis et regroupant la crème du Hip-Hop Belge (L’Or Du Commun, Jean Jass, Caballero…). Très belle découverte musicale à travers une bonne interaction avec le public, BX nous réserve de très belles années. Le plus agréable est sûrement de sentir une sincère unicité entre les artistes, à l’instar des festivaliers qui nous entourent. L’amour est au rendez-vous.

 

 

© Philippe

© Philippe

« J’apprends par ailleurs qu’en Néerlandais, « Doureuuuh » se traduirait par « prostituée »

En route vers La Petite Maison Dans La Prairie avec Larry Heard pour un live que j’attends avec impatience. Ce grand producteur de Chicago n’a pas fait de tournée depuis belle lurette. La performance commence, Mr Fingers s’empare du micro pour balancer la sauce, de préférence une mayonnaise onctueuse en Belgique. Malheureusement c’est une déception, il n’y a pas de groove, tout est linéaire. L’ascenseur émotionnel me fait prendre la poudre d’escampette (et non celle de Perlinpinpin que l’on retrouve dans les débats politique). Mon cher Larry a entamé une tournée de tous les plus grands festivals d’Europe à 57 ans, ne fallait-il pas mieux se limiter à quelques bons coups (That’s what she said) ?

Direction La Caverne pour notre vieux copain Dubfire. Une bonne performance mais peut mieux faire. Idem pour Todd Terje et Antal qui déroulent leur science de manière agréable mais platonique. Au tour de la djette qui survole le game depuis quelques mois, Black Madonna. Partout où elle passe, elle casse la baraque. Ouverture sur le grand classique disco « Dancer » de Gino Soccio, la classe. S’en suit un set d’une perfection rare. La Madonne conserve aisément son titre. Le public lance le cri de guerre « DOUREUUUUUUUUUUH » dont je comprends enfin la signification en live : une forme de « Allez-là ». J’apprends par ailleurs qu’en Néerlandais cela se traduirait par « prostituée ». La fable raconte que lors des premières éditions, les Dutch/Flamands cherchaient des prostituées dans le camping en braillant « DOUREEEE », il serait devenu l’emblème du festival.

 

 

Nous rentrons avec les quelques 45000 festivaliers au camping. Véritable exode rural du bétail, telle une boîte de sardines traînée dans un champ de patate de Noirmoutier.

Nous sommes sauvés, deux âmes charitables nous ont rapporté un matelas. Encore mieux, un second matelas arrive demain, inutile certes, mais un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Soudain, la Hardtek repart de plus belle chez nos voisins, accompagnée de doux beuglements. Je comprends que ma nuit est déjà terminée et je commence à douter de mes capacités à survivre aux épreuves, particulièrement celle du confort.

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Le camp des « voisins » © Philippe

JOUR 2 : Philippe l’Hédo(ur)niste

Il est 9h. C’est avec la tête d’une autruche dans un tonneau de cirage que j’ouvre les yeux. Nous sommes dans le dour.

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The Winter is Coming © Philippe

« Petit Marseillais dans la main droite (That’s What She Said ?), et on frotte de haut en bas, sans toucher la Corse »

Les voisins s’enfilent une dernière canette et debrief de la qualité de leurs champignons hallucinogènes, visiblement de bonne qualité. Ma mission : trouver de la caféine. Je me dirige vers le bar et croise des amis archéologues. Ils avaient sélectionné les plus belles roches du camping pour faire une exposition de minéraux devant leur camp. En réalité ces cailloux n’avaient aucun intérêt, mais c’est l’intention sous LSD qui compte.

Mon café récupéré, il est tant d’attaquer la douche. À Dour, il y a 30 douches pour 45 000 campeurs. Autant vous dire qu’on décide vite de se laver au robinet, Petit Marseillais dans la main droite (That’s What She Said ?), et on frotte de haut en bas, sans toucher la Corse. On comprend vite autour de nous qui sont les habitués, et nous n’en faisons (évidemment) pas partie.

À peine mon arabica et mon brin de toilette terminés, j’entends le doux bruit d’une Jupiler s’ouvrir sur le camp. La bière Belge sacrée et ses apports en malt, houblon et maïs constituent un mets de choix avant d’entamer une journée bien remplie. On ne se prive pas, une conserve de petits pois pour le dessert.

En Marche ! Nous passons par les coteries voisines, j’y croise un Pikachu gavé de super potions (de type protoxyde d’azote), les dépouilles gisant au sol. Le bougre sautille partout, nous prenons la fuite.

Leadé par notre coureur de triahtlon (Team Coca-Cola), nous nous dirigeons vers Apollonia sur la scène Red Bull. Véritable émerveillement en découvrant la douzaine d’écrans et la structure de lights circulaire qui dominent les 10 000 spectateurs potentiels. Les français assurent bien leurs trois heures de set.

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Gives You Wings © Philippe

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© Tomas Vieira

L’attente au bar est d’ordre binaire, pas plus d’une minute d’attente, c’est chic. En Belgique on ne blague pas avec la mousse, une machine en prépare 8 en même temps. Respect & robustesse. On enchaîne avec le live de Trentemøller, jamais vu auparavant. Une très belle surprise, notamment avec le morceau « Complicated » de son dernier album « Fixion ».

 

 

Nous déambulons pour finir à Superpoze, j’entends pourtant Philippe me dire « pourquoi pédaler dans la confiotte quand on peut avoir les parpaings de Sam Paganini en pleine face ?« .

Nous sommes dans l’obscurité, seulement quelques lueurs bleues entourent Gabriel. Les titres sont très bien choisis, je me laisse complètement emporter. C’est l’heure la plus rapide de mon festival, une histoire complète, de l’ambient, du clavier et des subs (non, je n’ai pas la tête dans le caisson). Probablement ma performance préférée du Dour 2017.

 

 

Nous enchaînons avec Romare en full live band, un second grand moment de musique. Puis dernier passage par la Red Bull pour Nina Kraviz. La Russe assure la chose sans m’impressionner comme à son habitude, dommage.

Sur la route du retour nous croisons Duffman dans un sale état, visiblement infidèle à ses investisseurs et bientôt héros déchu par la Jupiler. Le jour se lève et la Hardtek de mes voisins tentent désespérément de m’aider à dormir, en vain.

Jour 3 : Un Philippe peut en cacher un autre

On reprend les mêmes, et on repart. Plus d’exposition de minéraux sur la route, mais je comprends que Dour ce n’est pas qu’un festival. Il existe une véritable alchimie au sein du public que je n’ai jamais ressenti auparavant. Nombre d’entre eux sont des fidèles, on nous pose souvent la question « Ah ! Premier Dour ? Alors ?« . On comprend vite pourquoi le festival bat son record d’audience tous les ans depuis 2013.

Let’s go avec Lomepal, rappeur français absent de mon répertoire. Le MC a une véritable prestance sur scène et entraîne les foules. Admirable.

 

 

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© Rémy Rupp

Nous nous séparons de notre meute pour aller voir Rejjie Snow, rappeur irlandais dont je suis fan. Rebelote, une magnifique expérience que nous vivons dans la Jupiler Boombox. La journée commence sur les chapeaux de Dour !

 

 

Nos camarades étaient à Meute, troupe de musiciens reprenant des titres de musiques électroniques (à l’image d’un Apocalyptica pour le Hard Rock). Cousin Hubert est si ému que quelques larmes perleront sur son magnifique maillot jaune, trophée qu’il arbore autant pour ses qualités de grimpeur que pour son amour pour le pastis. Nous passons voir le live de Acid Arab. Les « frogs » font leurs preuves en délivrant un set bien péchu aux sonorités chaleureuses d’Arabic disco.

En route pour Stand High Patrol, l’un des groupes les plus mythiques en terme de Dub. Tous les grands classiques y passent, évidement le titre « Brest Bay » retourne toute la stage.

 

 

Passage au stand pour remettre de l’essence dans mon vieux bolide, j’hésite même à partir sur une tournée de Whiscard. Après 3 pastis en intraveineuse, nous repartons dans le vif du sujet.

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Tony Family © Philippe

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© Vanessa Coquelle

© Nicolas Debacker

Nous arrivons pour Phoenix, l’une des grosses têtes d’affiche du festival. La plaine de la scène principale est bondée, le groupe d’indie pop assure (malheureusement) le strict minimum. On prend du plaisir mais l’euphorie n’est pas là, ils n’arrivent pas à déchaîner le public.

Nous nous dirigeons vers le live de Rone. La Petite Maison est prête à exploser, difficile d’enchaîner nos pas de danse légendaires au milieu d’autant de monde. Heureusement, la prouesse est d’une qualité fantasmagorique ! L’interprétation de son chef-d’œuvre « Bora Vocal » met tout le monde d’accord (ou presque). Merci Erwan !

 

 

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© Rémy Golinellii

 

C’est au tour de Mall Grab puis Roman Flügel de passer à la casserole. Deux prestations renversantes. On termine la journée par Hunee qui réussi une performance digne des plus grands djs : Techno to Disco. Une épreuve compliquée qui mérite d’être mise en exergue.

Nous partons 30 minutes avant la fin du set pour échapper à la cohue habituelle. Un Philippe averti en vaut deux. Cette idée brillante ne nous empêchera pas d’avoir un énième after chez nos voisins amateurs de Hardtechno. Cependant, cette douce mélodie finira presque par me bercer, je réussi à m’enDourmir.

JOUR 4 :  Un pour Dour, tous pour Philippe

C’est avec un sentiment paradoxal que je me lève. D’une part je souhaite retrouver un lit correct et nettoyer le terreau qui s’accumule dans mon slip, de l’autre, ce microcosme dans un esprit de débauche à la Woodstock me laisse rêveur. Je décide de terminer l ‘épopée avec un excès de zèle. L’apéritif traîne un peu et nous nous dirigeons vers Solomun, c’est chouette mais sans plus. Passons à Naâman, groupe de Reggae Hip Hop qui réussit son pari avec brio : nous faire tous nous asseoir et tournoyer nos t-shirt au dessus de nos binettes. Une image marquante de ce festival rassemblant un public véritablement éclectique, on aime.

 

 

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À la recherche du bonheur © Philippe

Dixon et Tale of Us nous attendent sur la scène Red Bull. Le set des deux italiens se termine de manière homérique sur un morceau unreleased du dernier album de Stephan Bodzin, à suivre de très près ! Ci-dessous de quoi vous redonner un vrai frisson si vous y étiez, inspirez très fort.

Nous arrivons à un moment charnière du festival. Alors que j’entends ma troupe scander « PHILIPPE !!!! » à tire-larigot, Chichi me prend par les sentiments : « Philippe, j’attends ce moment depuis 4 jours, c’est une question de vie ou de mort, suis moi voir PNL ». Je m’arme d’une pinte et d’une grande feuille « TOP » pour me rendre sur la Last Arena.

Je dois dire que la prestation est solide, le public connaît chaque titre sur le bout des doigts, l’ambiance est folle. On notera tout de même un gros point négatif, des applaudissements enregistrés pour aider la foule à s’enflammer. Ce n’était pas nécessaire… Abstraction faite de ce détail, c’est avec un avis bien différent sur les 2 MC originaires des Tarterêts que je quitte la scène principale pour me diriger vers Kolsch. Nous retrouvons la Tony Family pour profiter d’une bonne performance de la part du Danois, dévoilant quelques pépites de son prochain EP.

Justice s’installe. C’est encore un beau coup de théâtre, le set est excellent. Je mets à profit les 10 mètres carrés qui m’entourent pour danser. Sauts, cris, roulades avant, roulades arrière, triple axel et grands écarts, tout y passe. Je rentre en transe lorsque qu’un remix de « We are Your Friends » me transporte 10 ans en arrière pour le premier concert des 2 français à Naoned, dans la mythique salle de l’Olympic.

 

 

« Les tentes, les tonnelles, les matelas sont rassemblés pour être immolés, tel un sacrifice eucharistique »

C’est avec une boule au ventre que nous nous dirigeons vers La Petite Maison pour la dernière heure de Dour 2017. Kink est aux manettes pour un live que nous espérons à la hauteur d’un closing de 5 jours de festival. Le bulgare utilise tous ses joujoux et assure comme un chef les dernières minutes qui nous sont si chères. Une ode d’un registre techno sans concession pour achever les plus braves.

Il est temps de profiter une dernière fois de nos chers voisins, toujours en vie et près à en découdre avec la dernière nuit. Chez nous, Philippe et Philippe ne tiennent pas en place, écoutant l’appel à la prière venant de l’after se déroulant (comme tous les soirs) au bar du camping. Armés de tous les derniers tickets non-utilisés, les 2 compères pèsent le pour et le contre.

Au petit matin, nous découvrons que le camping s’est déjà en partie vidé, les pompiers se placent sur toutes les artères principales. La coutume veut que tout ce qui se passe à Dour, reste à Dour. Les tentes, les tonnelles, les matelas sont rassemblés pour être immolés, tel un sacrifice eucharistique. Je suis partagé entre la magie et la bêtise de la chose. Nous abandonnons avec regret une tente, 2 paires de chaussures, les quelques 10 boîtes de Noodles restantes et même un pâté Hénaff !

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© Philippe

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© Philippe

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© Philippe

Dour, c’est un festival et une vie de camping hors du commun

Environ 10 000 tentes situées à quelques centimètres les unes des autres pour une fête qui ne prend aucune pause. Une profusion de génies qui révèlent leurs aptitudes de jour en jour avec la fatigue et quelques élixirs mystiques. Je peux vous assurer que je n’ai jamais autant ri en marchant simplement de mon lit aux toilettes. J’irai jusqu’à dire que 50% de l’expérience se passe là-bas.

In fine, Dour c’est comme l’andouillette, on a peur au début mais on finit par en être accro (That’s what she said).

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© Benoit Buisson

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© Laurence Guenoun

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© Laurence Guenoun

À l’année prochaine, sans fautes.

Merci à Céleste et Marie pour avoir rendu tout ça possible.