Pour la 13ème édition du NAME Festival qui s’est tenue du 6 au 8 octobre à la Condition Publique de Roubaix et dans divers lieux de la métropole Lilloise, l’équipe d’Art Point M nous en a encore mis plein les yeux et les oreilles. Suivi de toute la mythologie qu’on lui connait, le chiffre 13 auréolant cette édition a peu porté chance à notre envoyé spécial sur place. Embarquez pour un voyage au cœur de la folie, entre déconvenues sociales, interviews non enregistrées, perches soniques, agoraphobie, befores anticipées, afters sans aucun sens et nuits sans lendemain.
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Pour donner vie à ce récit de 3 jours de fête Lilloise, l’auteur a trouvé cohérent d’effectuer une chronologie heure par heure des faits marquants de son immersion au cœur du Viet’ NAME. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Vendredi 6 octobre – Jour 1
13h30
J’enchaîne les cafés clopes en me demandant pourquoi j’ai fait aussi fort la veille lorsqu’un pote m’appelle afin de passer descendre quelques bières. Il arrive lui-même d’une nuit au Rex Club que l’on pourrait qualifier de blanche. Son trajet Paris-Lille en bus ne semble pas l’avoir arrangé.
14h30
L’animal arrive dans mon salon prêt à en découdre. On dégoupille des canettes en écoutant des classiques house une bonne partie de l’après-midi. Le tout sous le regard amusé de mes colocataires qui finissent par nous rejoindre dans notre débauche.
23h30
Acte est pris de prendre le large, ou plutôt le tram, vers Roubaix, sa Condition Publique et donc son NAME. RAS lors du trajet.
00h00
Nous arrivons devant l’antre de la bête, j’ai le malheur d’accepter du mojito de la part d’inconnus durant la file d’attente. La nuit va être longue.
00h15
Un petit tour et puis retour dans l’allée centrale de la Condition Publique. Les lieux sont bondés, il n’est pas envisageable de commander une bière, la foule veut en découdre. On oublie les sets de Jennifer Cardini et Ellen Allien pour se poser avec les copains. De toute façon je n’ai plus les yeux en face des trous. C’est la dure vie incarnée.
1h30
Remis de mes émotions, je tente une incursion dans la Room 1 pour aller profiter du set d’Âme II Âme. Je manque de finir piétiner par des étudiants déglingués, mon agoraphobie prend le dessus, je ne sais plus trop ou je suis, je m’en vais chercher un coin calme pour fumer une clope. Seul au monde, seul contre tous. Je retrouverais mes potes plus tard qui me diront que c’était cool.
1h40
Je me fais cracher dessus par un lascar, profitant sans doute du contexte pour vendre son mauvais shit à des étudiants déglingués. Il est accompagné de sa team, je suis seul. Je tente tout de même de protester avant de manquer de me prendre un coup de tête. Diplomatie et abandon. Je suis traumatisé et vais à la recherche de mes potes.
4h00
Après moultes consolations, câlins, clopes, une mission bière d’une demie-heure et quelques pas de danse sur le set apocalyptique de Rødhåd, me voilà apaisé. J’embarque quelques équipiers vers la ROOM 1 et Laurent Garnier.
4h45
Toujours trop de monde et une autoroute techno délivrée par tonton Garnier. Assez plaisant mais comme je suis un enfant hyperactif. Je prends le parti d’aller me frotter à Len Faki. En arrivant sur place, je me rend très vite compte que ce choix n’était pas regrettable et prend un pied monstre fort bien entouré des potes que j’ai enfin retrouvé.
7h00
Je ne sais par quel miracle je me retrouve dans mon lit. Rideau.
Samedi 7 octobre – Jour 2
14h00
Café, clopes et bilan de la nuit avec les forces en présence. Je consacre le reste de l’après midi à ne rien faire.
19h00
Rendez-vous à la Gare Saint Sauveur où se déroule le NAME by day pour une interview avec Blac, l’un des djs de Family Name Records. Nous passons un super moment tous les deux et il me livre de nombreuses anecdotes sympathiques sur l’histoire du festival ainsi que sur sa carrière de DJ.
19h30
J’aurais souhaité voir le live de Giorgia Angiuli, mais je suis appelé en urgence par les copains au Moog Analogic Bar. J’y passe une partie de la soirée à boire des bières en refaisant le monde tandis que Jo Ek, le papa d’Enlace Records, s’occupe de passer des disques pour son anniversaire.
22h00
Je me retrouve téléporté dans un airbnb de zinzin loué par des amis Parisiens à deux pas du Moog. Ambiance amour et décadence avant de tracer vers le Baron pour le all night long de mon pote Octave Parango.
1h00
Après un trajet assez bordélique, me voici aux portes du club. La chère et tendre d’Octave m’aide à ne pas me faire refouler. En effet, il y a foule et le club doublera sa capacité d’accueil cette nuit là.
3h00
Je partage mon corps entre le dj booth pour chiller, le fumoir pour fumer et le dancefloor pour m’oublier.
5h30
La fatigue commence à se faire sentir. Je dors debout dans le fumoir, ce qui inquiète quelque peu les agents de sécurité. Mes amis se marrent.
6h00
Sur la route de l’after, je prends le sage parti de rentrer chez moi malgré les vaines insistances des party animals qui m’accompagnent. Je m’endors deux fois en marchant mais finis par retrouver mon nid.
Dimanche 8 octobre – Jour 3
11h00
Je me réveille tout habillé sur le canapé du salon. Je n’ai donc pas besoin de me préparer pour l’ultime journée du festival. Je réalise au passage que ma captation de l’interview de la veille ne s’est pas enregistrée. Joie.
12h00
Nous lançons les hostilités avec mes colocataires. Les bières s’enchaînent jusqu’à rupture de stock. Lorsque nous en venons à boire du whisky jus de tomate à 16h00, nous prenons la sage décision de prendre la route de la Condition Publique pour le baroud d’honneur.
16h45
Après s’être sentis très seuls dans le tram au milieu des promeneurs du dimanche, nous touchons au but. Il y a beaucoup moins de monde que le vendredi, les étudiants déglingués ont déserté les lieux et tout est beaucoup plus fluide. Nous profitons donc sereinement du set d’APM001 bière en main et sourire aux lèvres. Tout le monde est beaucoup plus détendu.
18h30
Le live de Recondite est un véritable petit bonheur. Nous commençons à nous demander à quelle sauce le grand Dixon va nous manger pour le closing.
21h00
La transe est collective, les lasers fusent, l’amour est partout et les danses chamaniques s’enchaînent à la vitesse des pépites que nous envoie le patron d’Innervisions. Le peak time du weekend est enfin arrivé et les soucis s’échappent.
22H15
Il est temps de penser à l’after du dimanche, on essaye donc d’attraper tant bien que mal quelques amis au vol avant de passer à l’épicerie et de prendre le tram. Après avoir ramassé un rugbyman bourré à l’arrivée, nous nous engouffrons dans une cave pour se remémorer tous les bons et mauvais moments de ce weekend d’anthologie autour de quelques bières. Il est temps de relâcher la pression.
Au-delà de cet emploi du temps chargé, nous avons passé un très bon moment et pris de belles claques. On regrettera tout de même quelques lacunes d’organisation pour la soirée du vendredi ainsi qu’un VJing et une programmation qui ne se renouvellent que trop peu. Mais on vous aime aussi Art Point M.
Quelques morceaux qui nous ont marqué
WhoMadeWho – « I Don’t Know » (Stereocalypse Remix) par Âme II Âme
SLV – « Ann » par Ellen Allien
Luca Agnelli – « Aplu » par Ellen Allien
Inner City – « Good Life » par Len Faki
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NAME Festival : Site / Facebook
Crédits photo : Jacob Khrist