À l’heure où de plus en plus de festivals tentent de s’inscrire dans une démarche écologique et souhaitent promouvoir l’aspect artistique, le DGTL Festival avait déjà compris les enjeux depuis longtemps et organisait sa 5ème édition le week-end dernier. Du 14 au 16 avril, le festival investissait le quartier NDSM reconnu pour son côté industriel entre grues, péniches et containers, où les amateurs de musiques électroniques se sont donnés rendez-vous. Compte-rendu d’un festival à l’ambiance éco-friendly.

Atmosphère et organisation

 

Hollandais, Français, Belges, Allemands, Italiens… La foule cosmopolite confirme la notoriété acquise par le DGTL au fil des années. Avec près d’un festivalier sur trois venu d’un autre pays, l’arrivée sur le spot nous plonge directement dans l’ambiance d’un bonheur communicatif où chacun se respecte avec le sourire (oui, oui, ça existe). Réputé pour son organisation sans failles, l’entrée sur le festival se fait rapidement et les autres aspects logistiques (casiers, cashless,…) seront tout aussi fluides. Hors de question de s’énerver comme on pourrait le faire lors d’un festival parisien : personne ne vous pousse, le staff est souriant et la queue aux toilettes ou au bar est quasi-inexistante : alors, qui dit mieux ?

 

@DGTL Festival

Art et écologie
 

Outre le cadre industriel du quartier NDSM, les 6 scènes du festival immergent le public dans diverses ambiances tout aussi incroyables. La scène Générator, Modular, Filter et APM font écho au lieu, et prennent place dans des grands halls/containers industriels avec des jeux de lumières plutôt sympa. D’un autre côté, la scène Gain by RA est une sphère intimiste et sombre, tout l’inverse de la scène Frequency qui est une serre lumineuse accueillant festivaliers et végétations dans une ambiance tropicale.

En se baladant dans le festival, on découvre d’autres installations qui visent à sublimer le quartier lui-même, tel que le pont permettant de passer d’une scène à l’autre et qui prend la forme d’un immense échafaudage. Pour l’engagement du DGTL en termes de développement durable, le festival utilise des panneaux solaires pour produire son énergie et réduit ses déchets par l’utilisation d’éco-cup et de matières recyclables. En 2016, les organisateurs annonçaient ne proposer que de la nourriture végétarienne dans le but « de ne pas rejeter de CO2 dans l’atmosphère et d’économiser de l’eau« . En plus d’avoir une démarche écologique honorable, la révolution enclenchée par le DGTL pourrait déjà porter ses fruits et provoquer une prise de conscience chez les festivaliers qui sont davantage sensibles à la pollution, car oui, lorsqu’on se promène dans l’enceinte du festival, très peu de déchets peuplent le sol.

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Musique : mélodie et techno

La programmation du DGTL comptait environ 70 artistes : entre headliners et artistes locaux, les sonorités allaient de la tech house jusqu’à la techno industrielle, même si le festival s’inscrivait davantage dans une ligne artistique mélodique. La sagesse gagne un grand nombre de festivaliers qui font le choix de rater l’opening (vendredi soir) pour profiter pleinement des deux jours – un choix difficile puisque le DGTL annonçait Âme et DJ TENNIS comme headliners.

Samedi – Jour 1

15h30 : Henrik Schwarz débute son live sur la scène AMP. Bondée, la scène ne cesse de se remplir au fur et à mesure que l’artiste nous transporte dans son univers deep et mélodique. Mêlant jazz et classique à ses lives, c’est surtout lorsqu’il passe « Chasing Kurt – From The Inside » que la foule s’enflamme. Mais malgré l’ambiance certaine, on en profite pour aller faire un tour à la scène RA où se produisent Maceo Plex et Lord Of The Isles. Beaucoup de breaké, le son ne nous a pas conquis même si la scène s’y prêtait fortement avec ce côté intimiste à la limite d’une Boiler Room. On fait un rapide tour à la scène Frequency pour assister au délicieux b2b entre Jennifer Cardini et Axel Boman qui nous gratifient de sonorités house et groovy, mais on décide de ne pas s’attarder puisqu’on retrouvera Cardini à l’afterparty.

19h : Un burger, une bière, et c’est reparti ! La scène Modular accueille Jamie Jones qui distille une micro-house parfaite pour nous mettre en jambe avant de passer à Jeremy Underground sur la scène Filter. Plus petite, cette scène comportait deux parties surélevées de part et d’autre de la scène, ce qui nous permettait d’observer tous ces festivaliers en osmose avec la musique. Reconnu pour sa démarche de digging, Jeremy Underground nous balance un bon nombre de pépites avant de laisser place à Ryan Elliott et Leon Vynehall. Mais c’est sur le live de Stephan Bodzin que l’on choisiera de clore ce jour 1, avec ses tracks les plus connus, « Lila » ou « Wir« .

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Playlist

CARDINI b2b AXEL BOMAN
Alejandro Mosso – Ares
Simple Symmetry – Voodoo Your EX
Simple Symmetry – Plane Goes East (DJ Tennis Remix)
Sascha Funke – MZ

JAMIE JONES
Come Together – Jamie Jones booty mix
Jamie Jones & Gadi Mizrahi – Nasty Things 

JEREMY UNDERGROUND
Speedy J – Something For Your Mind
Massimiliano Pagliara – Connection Lost
Brassica – Time Tunnel (The Sphinx Edit)
Frak – Synthfrilla

LEON VYNEHALL b2b RYAN ELLIOTT
Leon Vynehall – It’s Just (House of Dupree)

STEPHAN BODZIN
Stephan Bodzin – Wir
Stephan Bodzin – Lila


Dimanche – Jour 2

La programmation du deuxième jour était bien plus alléchante pour les amateurs de techno un peu plus sombre.

14h30 : FJAAK termine son live sur la scène Generator. Inutile de commenter, c’est un peu comme si ces trois garçons ne pouvaient pas nous décevoir. Suivis par Kobosil, DJ résident du Berghain, l’artiste augmente peu à peu les bpm tandis que la foule se fait plus présente. Sombre et mental, Kobosil saura conserver toute notre attention jusqu’à la fin de son set.

16h30 : Une pause s’impose. La météo capricieuse du week-end nous permet quand même d’entrevoir quelques rayons de soleil, et nous décidons de rejoindre la scène Frequency ou la « serre tropicale » pour profier du beau temps. Andhim nous régale avec un set de deep house délicate et confortable.

17h30 : Direction la scène Modular pour voir le duo Axel Boman et John Talabot sous leur pseudonyme « Talaboman« . Suivis de Mind Against, impossible de décoller de la scène. Il est déjà 20h30, la nuit tombe, Dixon prend les commandes de la scène AMP. DJ numéro 1 du top RA depuis deux ans, il semblait impossible de ne pas passer par cette scène. Comme toujours, Dixon fait voyager son public dans de longues mélodies. Mêlant quelques sonorités africaines à son set, l’artiste fait petit à petit monter la pression mais c’est surtout une des tracks de Trikk que tout le monde retiendra. Le jour 2 arrive à sa fin, c’est Rampa b2b &ME.

Playlist

FJAAK
FJAAK – Wolves

ANDHIM
Andhim & Super Flu – Reeves
Elderbrook x Andhim – How Many Times
Andhim – German Winter
Eating Snow – This Emptiness Is Mine (andhim Remix)

TALABOMAN
Talaboman – The Ghosts Hood
Talaboman – Sideral (BCN Version)
John Talabot – Voices
The xx – A Violent Noise (Four Tet Remix)

Mind AGAINST
Woo York – Atlantis
Pawel – Berkeley
Leafar Legov – Your Vibe
JSSL – Frames

RAMPA b2b &ME
&ME – Cape Coast
Rampa – The Touch
&ME – Shadows
Rampa – Roll
&ME – One On One feat. Fink
&ME – Locust
Barnt – If She Says She Is A Healer, She Is A Healer
Eagles & Butterflies – Experiment E

 

Il est où l’after ?

Organisé jusqu’au moindre détail, le DGTL avait bien prévu que ses festivaliers ne seraient pas prêts à se coucher après une telle claque (ou non) musicale. Les afterparty du festival sont connues pour être mythiques, mais contrairement à l’année dernière, le festival a choisi d’annoncer la programmation à l’avance avec un Secret Guest par soir. Le premier soir poursuit la lignée du DGTL avec des sons très deep et planant… Terminant par un b2b entre Maceo Plex et Jennifer Cardinni, le public devient fou lorsque les deux artistes passent « Solar Detroit« . L’after du deuxième soir commence avec des sonorités très house saupoudrées de quelques notes acid… mais finira avec Mind Against sur une techno mélodique.
La salle se vide petit à petit et l’on retrouve ce bonheur partagé d’avoir vécu un beau moment musicalement parlant mais aussi humainement, car oui : il s’est vraiment passé quelques chose pendant ce festival. En résumé, le DGTL, c’est une programmation pointue et orientée mélodique, une organisation bien rôdée, des prix (très) abordables (environ 2,5 le demi (petit tips les verres sont consignés), un cadre et des scénographies incroyables et enfin un public souriant et accueillant. DGTL (Amsterdam) c’est fini, mais on vous donne rendez-vous à l’édition d’été à Barcelone du 11 au 13 août !

La playlist entière :