Photo en une © Jacon Khrist

Le plus célèbre des festivals électroniques du Nord est de retour pour sa 14ème édition. Le NAME Festival poursuit sa trajectoire en nageant à contre-courant des rivières toutes tracées, pour nous partager sa vision de la scène électronique. Retour sur un festival définitivement pas comme les autres !

Qu’on se le dise : le Nord sait faire la fête. Sa capitale, Lille en est aussi un terrain de jeu pour les initiatives liées aux musiques électroniques, sous toutes les formes possibles. Des soirées Silence de 100 personnes, au petit dernier des festivals avec le RUMBL, les  projets ne manquent pas pour faire décoller cette scène et cette musique, avec un public très en demande de nouveautés, d’inventions, de renouvellements. Cette fois encore, le NAME ne s’est pas trompé, en y apportant sa contribution comme il le fait depuis presque 15 ans.

Comme le disait si bien Laurent Garnier dans son interview accordée au journal local, La Voix Du Nord : « C’est un festival qui ressemble à l’équipe d’Art Point M. Un festival pour les grandes personnes et pas un truc putassier pour les gamins où on alignerait des noms pour dire de remplir des salles. »

Art Point M, ou l’histoire d’un collectif porté par un enthousiasme débordant, fondé en 1991 par l’énergie créative de l’artiste Fanny Bouyagui, revendique une culture urbaine décalée, issue des courants majeurs underground des 90’s et du mixage des cultures. Dès sa naissance, Art Point M réinvestit des espaces industriels abandonnés et des lieux phares de l’histoire roubaisienne, et initie le NAME Festival en 2005, devenu un rendez-vous incontournable pour les adeptes de musiques électroniques. Crée en 2015, le Lille Tattoo Festival, ou encore la Braderie de l’Art, mélange de braderie et de créations par des designers adeptes de la récup’. Un collectif qui a soif de partages de cultures, de mixité et une volonté de faire son chemin grâce au mélange des genres.

Pour le NAME, exit le traditionnel « Viens, on va mettre 3 ou 4 grands noms capables de nous remplir un stade et quelques nouveautés pour faire plaisir aux puristes ». Ici, l’esprit est ailleurs. Bien que sa programmation comporte son lot d’artistes habitués, avec une programmation que certains qualifieront d’aussi répétitive que sa musique, nous saluerons la fidélité en amitié avec les artistes et le défrichage à tous les niveaux. Des découvertes, il y en aura !

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One More Tune © Jacon Khrist

Name Academy : un engagement autour du partage et de la rencontre

Le NAME Festival, c’est aussi et encore plus, année après année, un véritable pôle pédagogique grâce à NAME Academy : échanges continus, partages de conseils ou d’univers, d’inspirations, entre talents confirmés ou débutants, tout le monde est invité à prendre part à comprendre, à apprendre et à se rencontrer autour de la musique et des arts numériques. Aujourd’hui, ce sont plus de 450 collégiens qui découvrent la Musique Assistée par Ordinateur, le tout encadré par les professionnels du Gymnase de Roubaix et l’antenne nordiste de l’association Emaho et de ses Makey Makey. En collaboration cette année avec le le Gymnase de Roubaix, les artistes en herbe ont pour thème de cette année le mouvement. Grâce à une installation mêlant son et mouvement, les mélodies sont créées en chorégraphie avec des capteurs, pour donner vie aux morceaux.

Pour les moins jeunes, c’est autour d’une masterclass en compagnie de Stephane Dri, aka Scan X que la création, l’inspiration et la technologie se rencontreront. Entre la performance, la conversation et la plongée au cœur de la production musicale, les heureux inscrits à l’événement auront la chance d’échanger avec ce producteur et acteur pionnier de la scène électronique Française. Au même titre que Laurent Garnier dont il est le fidèle compagnon et ingénieur du son attitré depuis plus de 15 ans, il a parcouru le monde entier pour distiller sa techno éclectique et captivante et n’est rien moins que l’un des tous premiers musiciens de la scène électronique française à produire sa musique sur scène avec des machines.

En partenariat avec Ableton, cette masterclass fait suite à un projet global de plusieurs années, autour du partage via l’émergence des nouvelles formes de production et des home-studio dès l’année 2005, donnant vie et renommé au projet académique du NAME.  Une décennie plus tard, c’est un nouveau phénomène qui secoue les médias traditionnels avec l’émergence des webradios, où quand Internet dépoussière des ondes vieilles de presque un siècle, pour les emmener vers le numérique.

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Entre découvertes et partages © Jacon Khrist

Décryptage des webradios avec NAME Academy x Comala

En se dirigeant vers la diffusion, en pleine continuité avec le travail de recherche et de mise en valeur de la production, le projet NAME Academy souhaite aujourd’hui s’orienter vers les nouvelles formes de diffusion digitale, qui chamboule une industrie numérique essentiellement dirigée par les pure-players et blogs spécialisées, les webradios viennent secouer la fourmilière dans la liberté et les possibilité de rencontre avec son public. Animé autour de trois thématiques, réparties sur 3 journées et une série d’invités pour s’interroger sur cette révolution en soi, sur les questions et réponses qu’elle pose, des champs des possibles qu’elles ouvrent pour la musique, mais également son impact sur les médias traditionnels, sur l’opposition ou la complémentarité qu’elle peut offrir, un grand balayage viendra apporter des pistes de réflexion sur ce phénomène.

À l’initiative, un partenariat entre Art Point M et Comala Radio, la nouvelle venue des webradios et originaire de Lille, dont nous vous avions parlé juste ici. Au programme de ces 3 jours :

Jeudi 4 octobre de 18:00 à 20:00 : VOYAGER

Victor Kiswell, l’un des plus grands diggers de vinyles au monde et fournisseur officiel de Gilles Peterson, animateur sur NTS, et Spicee, Franck Haderer (Radio Propaganda) et Emilie Da Lage (enseignante chercheuse en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lille et présidente d’Attacafa) débattront de la capacité à s’affranchir des frontières pour voyager partout à travers le monde.

Vendredi 5 octobre de 18:00 à 20:00 : DIFFUSER

Maxime Piquette, cofondateur de Radioking, entreprise jouant un rôle majeur via l’hébergement numérique des webradios sera en compagnie d’Antoine Dabrowki (Tsugi Radio) et Lucien Rieul (Trax Magazine) reviendront tous ensemble sur le processus de création d’une webradio. Comment et pourquoi crée-t-on une webradio ? Les quatre animateurs aborderont les enjeux techniques et esthétiques qui incombent à ce média si particulier.

Samedi 6 octobre de 16:00 à 18:00 : S’EXPRIMER

Azamat B, co-fondateur de l’antenne française de la célèbre radio pirate anglaise, Rinse, sera accompagné d’Erica McKoy, ancienne stagiaire et aujourd’hui animatrice de la célèbre Worldwide FM, Piu Piu (Rinse France) et Photonz (Quântica) échangeront autour de la liberté nouvelle offerte par l’émergence des webradios : comment exploiter au mieux ces nouveaux espaces d’expression et donc de liberté face aux médias traditionnels et originels ?

Jeudi 5 et vendredi 5 octobre de 10:00 à 17 :00 : CREEZ

Enfin, pour compléter ces talks, les créateurs de Comala Radio vous emmènent au Théâtre du Nord durant 2 jours avec une ambition : « Créez votre émission de Radio ! ». Comala Radio aura su en un peu plus d’un un an mettre tout le monde d’accord quant à l’émergence de cette nouvelle forme de diffusion, après une tournée européenne, une visite dans 4 pays, et un partage en continue de ces playlists allant de la world music au rap, de la funk au rock… Le partage est le maître mot, et ses fondateurs rendent à leur tour !

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Coulisses de la tournée Comala au Mellotron à Paris © Rémy Golinelli

Les Supagroovalistic, à l’initiative de cette masterclass de deux jours, en partenariat avec Radioking, vous invitent à créer votre émission de webradio de A jusqu’à Z ! Durant cet événement les Supa’ vous emmènent dans les coulisses de leur travail et vous partagent leurs secrets : de l’écriture à l’enregistrement d’une émission, d’une interview aux micro-trottoirs en passant par le montage sur Ableton et la diffusion via Radioking, tout vous sera dévoilé ! Les places sont disponibles ici. Un conseil : il n’y en aura pas pour tout le monde !

Aujourd’hui lieu de nouvelles expérimentations, le NAME reste aussi cette espace dédiée aux amitiés, celle avec des artistes historiques du festival, pour une programmation des plus grands noms de la scène électronique actuelle. Retour sur le nouveau cru de cette édition.

Le Main Event du NAME : institution des musiques électroniques

Pour cette 14ème édition, le NAME Festival retourne à la Condition Publique, en s’associant avec le Rex Club, le célèbre club parisien. Pour l’aider à souffler sa 30ème bougie, le Rex s’installe sur une scène entière le vendredi soir avec un back to back de taille, en invitant le célèbre résident de feu le Trouw et aujourd’hui De School, à Amsterdam : Job Jobse. Le célèbre DJ hollandais, adoubé pour ses talents de DJ, ouvre depuis de nombreuses années en tant que dj solo ou lors de ses nombreux B2B enflammés, accompagné des meilleurs DJ de la planète. La liste est longue, mais nous pouvons notamment citer Jennifer Cardini, Dixon, Dj Tennis, Midland, John Talabot, Barnt, Gerd Janson, etc.

Pour découvrir le personnage, quoi de mieux que l’une des meilleurs Boiler Room jamais sorties ?

Son amour pour l’italo-disco et la new-wave le conduisent ainsi à inaugurer son premier back-to-back avec l’un de ses artistes préférés, le Grenoblois The Hacker. Faisant suite à une tournée sous son alias Amato, plusieurs EPs mêlant techno, EBM ou new-wave ainsi que quelques pépites en collaborations avec Miss Kittin ressorties récemment, nul doute que ces deux-là seront un incontournables de cette édition ! Quant au reste du plateau du Rex, nous y retrouverons Ellen Allien, la marraine du festival, ou encore Marcel Dettmann.

De l’autre côté de la Condition Publique, une programmation plus mélodique dans sa composition, mais tout aussi efficace est proposée aux festivaliers, avec les lives de Stephan Bodzin ou celui d’Agoria. Plus habitué à l’exercice du Djing au cours des dernières années, le fondateur des Nuits Sonores et InFiné, et plus récemment créateur du label hybride Sapiens, est de retour sur scène en live pour nous distiller ses mélodies dont lui seul a le secret. Côté DJ, les festivaliers pourront également compter sur Mano Le Tough, dont la réputation n’est plus à faire tant ses sets sont à son image : inattendus et explosifs !

Le samedi, les festivaliers se rendront au Grand Sud, nouvelle salle accueillant l’une des étapes du NAME, avec le live du trio d’Agents Of Time ainsi que celui de Paula Temple, tout deux amplement validé par l’équipe du NAME et des festivaliers ayant eu l’occasion de les voir déjà passer dans les murs du festival. A leurs côtés, nous retrouverons les deux frangins des Mind Against, maître d’une techno sombre et envoutante, aux kicks ravageurs et, dont les sets minimalistes et outrageusement efficaces ont fait la renommée du duo. Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier l’oeuvre de ces deux frères, amis et comparses du duo Tale Of Us.

En parlant de ces derniers, les Tale Of Us feront leur retour lors de la clôture du festival, à nouveau à la Condition Publique, accompagné d’un autre résident du Trouw : Patrice Bäumel. Celui dont les productions ont résonné partout au cours des dernières années, signés chez Kompakt ou Afterlife, délivrera un set dont nous sommes certains de la qualité. Pour les accompagner pendant ce closing, nous pourrons écouter les mixs de BLAC et APM001, le fameux trio organisateur de l’événement.

NAME by Day & NAME in the City : quand on arrive en ville !

Pour ceux n’étant pas très portés par les nuits, l’équipe a pensé à tout en proposant de nombreux showcase au sein de la Gare Saint-Sauveur, en guise de découverte ou de before, à vous de choisir, en partageant ses découvertes musicales et futurs grands de la scène, avec notamment : Speaking Minds, DEMIAN ou encore, Mathias Schober, Anthony Georges Patrice de l’écurie Lossless.

Enfin, de nombreux collectifs, de lieux de vies et de fêtes sont amenés à apporter leur pierre à ce gigantesque édifice, en s’associant avec le festival pour apporter leur contribution, musicale ou autre via NAME In the City. Citons notamment Le Café Oz, La Pépite, La Biche & Le Renard, la Ressourcerie, Le Bar Parallèle, Vinyl Dealer, Le Moog le Baron côté lieux et les collectifs Enlace ou Welcome To My Flat côté musique !

Pour les absents de l’événement, une série de dates en septembre est d’ores et déjà annoncées pour retrouver l’équipe du NAME, à Amiens le 21 septembre, au Rex à Paris le 22 septembre, ou le 29 au 1988 Live Club à Rennes. Enfin, le NAME se clôturera définitivement les samedi 20 et dimanche 21 lors de 2 dates à la Chapelle des Jésuites de Saint-Omer, où ces 8 mètres de hauteur laisseront place aux sets d’Âme, The Drifter, Eagles & Butterflies ou Locked Groove : autant vous le dire, ces soirées s’annoncent immanquables !

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Art Point M Vous M © Jacon Khrist

Nous sommes sûrs d’une chose : après ses futurs 1 mois et demi de fêtes organisés entre le NAME et sa tournée un peu partout en France, nous ne doutons pas de l’équipe d’Art Point M pour nous concocter un quinzième anniversaire à la hauteur de l’événement !

Pour retrouver toutes les infos et prendre vos places, rendez-vous sur le site du NAME Festival. Pour le main event du NAME, sur Facebook, c’est juste ici et les informations des événements NAME Academy sont encore là et les événements Name By Day sont par ici !