Photo à la une © Gaëtan Clément
La plateforme Liveurope et 40 associations majeures du secteur de la musique, en France et en Europe, publient une lettre ouverte face à la crise actuelle du COVID-19. L’objectif : demander en urgence l’augmentation des budgets dédiés à l’industrie musicale, qui pourrait être impactée jusqu’en 2021, bien après la résolution de l’urgence de santé publique.
Face à la crise sanitaire, l’industrie musicale est l’un des premiers secteurs touché de plein fouet, en témoigne les nombreuses actions solidaires qui fleurissent sur la toile. En France, plusieurs « appels aux indépendants », adressés au Ministère de la Culture, avaient notamment été publiés au début du confinement, et rassemblaient les acteurs et organismes des grandes villes de Paris, Lyon ou encore Bordeaux. La semaine dernière, Technopol initiait une pétition en ligne pour sauver les festivals français de l’annulation systématique et le report en 2021 des festivals prévus cet été.
Aujourd’hui, près de 40 associations européennes majeures, représentant l’ensemble du secteur de la musique européen et français, se réunissent dans un nouveau communiqué. Lancé par Liveurope, la plateforme européenne qui rassemble 16 salles de concerts du continuent, l’appel a été rejoint par le CEM (Conseil européen de la musique), la FIM (Fédération Internationale des Musiciens), la DME (qui compte notamment Spotify et Deezer) ou encore We Are Europe (le réseau de festivals d’Arty Farty, dont Nuits Sonores).
L’industrie de la musique sera impactée par la crise « jusqu’en 2021 »
Cette lettre ouverte demande en urgence des investissements, et alarme sur les dommages désastreux qui impacteront l’écosystème musical jusqu’en 2021, bien après le « déconfinement ».
« Avec la fermeture des frontières, la suspension des activités des salles de concert et des festivals, l’annulation des spectacles, l’arrêt des activités des groupes, la fermeture des magasins et la mise en attente des nouvelles sorties, c’est toute la chaîne de valeur créative qui est paralysée.« , explique le communiqué, qui dresse la liste de tous les corps de métiers impactés. « Les artistes et leur direction, les interprètes, les compositeurs, les auteurs, les éducateurs musicaux, les chefs d’orchestre, les agents de réservation, les magasins de disques, les labels, les éditeurs, les distributeurs, les promoteurs, les fabricants, les techniciens, les responsables d’événements et le personnel chargé des événements » font partie des nombreux acteurs qui s’inquiètent de l’avenir de leur travail. c
Augmenter les budgets nationaux et européens
Toutes les organisations musicales signataires demandent d’abord aux 27 États Membres et à la Commission européenne de « prendre position » et d’augmenter « de manière significative » les budgets nationaux et européens consacrés à la culture – et plus particulièrement au secteur musical. Elles invitent également chaque État à « offrir au secteur européen de la création un accès rapide et complet aux Fonds structurels« , afin de compenser les pertes actuelles et anticiper l’avenir, à l’heure où le retour à la normale, dans les salles, les clubs et les festivals, est imprévisible. « Nous demandons un soutien public d’urgence et durable ainsi que des politiques structurelles aux niveaux européen, national, régional et local pour consolider l’écosystème musical et l’aider à prospérer à nouveau dans toute sa diversité.«
Le lettre se termine par un cri d’alarme éthique, afin de ne pas oublier que la musique – et tous les secteurs culturels – continuent de fédérer des communautés actives pendant le confinement. Les artistes et DJs diffusent leurs performances en direct quotidiennement, la musique réunit sur les balcons, des festivals virtuels se montent, preuve que « la musique est un moyen de recréer un sentiment d’appartenance à une communauté, en jetant des ponts entre les individus et les cultures, indépendamment des origines sociales, ethniques et culturelles.«
Retrouvez le communiqué complet sur ce lien, et la liste des organisations signataires ci-dessous.
Les organisations
AEC, Association Européenne des Conservatoires, Académies de Musique et Musikhochschulen
CIME/ICEM, International Confederation of Electroacoustic Music
DME, Digital Music Europe
ECA-EC, European Choral Association – Europa Cantat
ECSA, European Composer and Songwriter Alliance
EFNYO, European Federation of National Youth Orchesta
EMC, European Music Council
EMCY, European Union of Music Competitions for Youth
EMEE, European Music Exporters Exchange
EMMA, European Music Managers Alliance
ETEP, European Talent Exchange Programme
Europavox
EJN, Europe Jazz Network
EVTA, European Voice Teachers Association
FIM, International Federation of Musicians
GESAC, the European Authors Societies
IAMIC, International Association of Music Centres
IAO, International Artist Organisation of Music
ICAS, International Cities of Advanced Sound
ICMP, International Confederation of Music Publishers
ICSM, International Society for Contemporary Music
IFPI, International Federation of the Phonographic Industry
IMMF, International Music Managers Forum
IMPF, Independent Music Publishers International Forum
IMPALA, Independent music compagnies associations
INES, Innovation Network of European Showcases
JMI, Jeunesses Musicales International
JUMP, European Music Market Accelerator
Keychange
Live DMA, European network for music venues and festivals
Liveurope, the platform for new European Talent
Pearle*, Live Performance Europe
SHAPE, Sound Heterogenous Art and Performance in Europe
REMA, European Early Music Network
We are Europe
Yourope, the European festival Association