Un jour, une légende. Retour sur un live historique, lorsque Laurent Garnier jouait son track Gnanmankoudji pendant 2H30 de concert pharaonique, pour la première fois à la salle Pleyel. Un moment fort et symbolique. 

Le 13 mars 2010, Laurent Garnier élève les musiques électroniques dans la salle Pleyel, une institution habituellement reconnue pour ses concerts de musique classique. Plus qu’un patron et un pionnier incontesté du genre, le père, l’oncle ‘Laulau’, est respecté de tous pour son éclectisme musical et ses prestations toujours plus surprenantes les unes que les autres. Ce jour-là, il livre un live inédit et qu’il ne reperformera plus jamais, accompagné sur scène d’une dizaine de musiciens. 

Sept mois de travail acharnés en feront la plus grande fierté de sa carrière. « On a déjeuné, diné, soupé, dormi salle Pleyel » déclarait-il lors d’une interview pour le magazine Konbini. Ce soir là, Laurent Garnier monte sur la scène de la salle Pleyel et interprète Gnanmankoudji, son mythique track techno influencé des sonorités jazz et africaines, en live semi-acoustique semi-électronique, accompagné de saxophones, percussions et baritons. Le concert est retransmis en direct, avec une équipe de 12 techniciens, cadreurs et réalisateurs, prêts à capturer le moment. Le chef d’orchestre, c’est lui.

« Est-ce que Pleyel va se lever sur Gnanmankoudji ? »

Le papa de la techno française prépare son public, d’abord sceptique : « on va construire doucement« . Puis il invite les instrumentistes, un à un, à prendre part au morceau, et fait monter la pression : « on met des couches, on met des couches« , « va dans le bas, va dans le bas« … Face à cette audience qui reste assise, Laurent Garnier lâche la bride et envoie le kick déclencheur : « normalement c’est là que ça se gâte« . Peu à peu, son énergie contagieuse gagne la salle, qui finit entièrement debout. « Est-ce que Pleyel va se lever sur Gnanmankoudji ? » Réponse : oui. Moment tellement fort que la légende finira caché derrière ses platines, en pleurs à la fin du concert (confié une nouvelle fois dans son interview pour Konbini). 

Avec ce live, Garnier réussit le pari de réunir jazz et techno, deux mouvements qui prônent la liberté. Il déclarait dans une interview à France Info : « Avec ce concert, j’ai eu l’impression d’avoir mis un point à une phrase.« 

Retour en 20 minutes de vidéos sur un moment historique, dont l’émotion et la connivence nous donne encore aujourd’hui la chair de poule.