Photo à la une © Emilie Fux
Bien loin des conventions et des diktats du monde de la nuit, KALT s’est forgé en quelques mois une réputation solide essentiellement basée sur le bouche à oreille. Quelques flyers distillés au compte-gouttes, une ou deux affiches discrètement tapissées sur les murs Strasbourgeois… La communication chirurgicale du club interroge, fait réfléchir, crée le besoin inéluctable de découvrir ce qui se cache derrière ces murs de béton ayant autrefois abrité une usine alimentaire.
Une fois le physionomiste franchi, devant lequel ouverture d’esprit et attitude responsable sont de rigueur, le staff confisque le téléphone le temps d’une seconde. L’objectif de l’appareil photo désormais obstrué par une pastille auto-collante, la fête reprend ses droits en invitant le moment présent à entrer dans la danse. Notamment inspirée par le Berghain, mythique club berlinois, cette no-photo policy est bien plus qu’une simple restriction : elle renvoie directement aux valeurs intrinsèques d’un club qui se veut avant tout instigateur d’une liberté commune. « On attache de l’importance à ce que tout le monde se sente bien, sans aucune discrimination et dans le respect des autres, sans distinction de classes sociales » confie l’un des gérants de KALT.
En plus de son éthique exemplaire, le club affiche une forte volonté d’offrir à son public le rendu sonore qu’il attend et qu’il mérite. La main room, qui compte pas moins de 300m2 pour une capacité de 500 personnes, est un véritable bijou acoustique. « Dans l’ombre du booth comme sur la piste, tu peux ressentir la même énergie qui te transcende, une vibration unique et propre au lieu« , déclare Diliman, l’un des résidents. Minutieusement calibré, le système son Funktion-One démontre effectivement toute la précision de ses hauts-parleurs et met au tapis ses détracteurs les plus critiques.
Entourée de mystère et de singularité, la programmation ravit les plus pointus du genre comme elle sensibilise les moins avertis. De Henning Baer à ItaloJohnson en passant par Luke Slater, Marco Shuttle ou encore Pariah, le booking fait preuve d’une forte indépendance, reflétant avant tout les goûts de ses gérants : « Nous nous sommes inspirés de nos propres expériences avec l’envie de créer un lieu qui nous ressemble, dans lequel on irait danser et faire la fête« . Emancipé des timetables classiques, KALT s’affranchit une fois encore des conventions et invite les artistes à nous surprendre au détour d’un format long plus propice à la créativité.
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