Le week-end démarre ! Rien de tel que le podcast du DJ nancéien (et super rédacteur de Dure Vie) Janovski pour se mettre en jambes. Voici 1h de techno, UK bass et breaks à écouter sans modération.
Dans quel mood étais-tu lorsque tu as enregistré ce podcast ?
Je devais préparer un set ‘feel good’ et ‘kids-friendly’ pour un évènement en extérieur dans le jardin du musée des Beaux-Arts de Nancy. Finalement, je me suis perdu dans les méandres de la scène UK bass et techno. Bref, de quoi décoller les tympans d’un jeune bambin ! Néanmoins, je tiens à préciser qu’aucun enfant n’a été blessé pendant l’enregistrement de ce podcast. (Rires)
Plus sérieusement, j’avais besoin d’extérioriser pas mal de sentiments après 3 mois de confinement sans trop de relations sociales. Étant une personne plutôt réservée, j’ai tout de même voulu exprimer mes états d’âme à travers une mixtape qui traduit plutôt fidèlement mes goûts du moment.
Quel serait le moment idéal pour l’écouter ?
Il n’y a pas vraiment de moment idéal pour l’écouter. C’est vrai que l’aspect breaké du mix lui colle une étiquette assez énervée… mais si tu pousses l’écoute, tu remarqueras l’infinité de sons qui abondent les tracks en toute subtilité ! Les nappes adoucissent quant à elles l’ensemble et catalysent les émotions. Donc, tu peux le tenter avant de t’endormir mais je ne garantis pas le sommeil ! (Rires)
Quels sont les artistes que tu y as playlistés et pourquoi ?
Pour ce podcast, j’ai pioché pas mal d’artistes et de labels indépendants pour mettre en avant les talents émergents de la scène techno actuelle. Et si je les présentais par pays ?
À Manchester, les deux producteurs Korzi et Interplanetery Criminel sont à suivre de prêt. D’un côté, Korzi frappe fort avec son track Drifting Off sorti sur son label Left, Right & Centre. D’un autre, Interplanetary Criminel continue d’enchaîner les bangers, cette fois-ci sur le label Shall Not Fade. Une tuerie.
Je suis aussi tombé amoureux du second EP du londonien Breaka sorti sur son label du même nom. Prometteur !
Mais l’une de mes plus belles découvertes cette année, c’est Willy, un producteur de Glasgow qui m’avait agréablement surpris avec son EP paru sur Eyeangle Records. Chaque track est une explosion de sonorités et de percussions, un délice.
Bon, évidemment, je n’ai pas pu visiter le paysage sonore britannique sans jouer un petit Special Request. J’ai choisi son morceau Ardkore Dolphin (j’avoue que le nom m’a plu !) : le son craque, le rythme entraîne, les arpèges hypnotisent et les nappes transportent. Comment résister ?
Quittons le Royaume-Uni et rendons-nous à Tbilisi, la ville de Géorgie qui héberge le club mythique Bassiani. Gacha Bakradze a sorti un EP sur Horoom, un sous-label de Bassiani justement. J’ai choisi le morceau Toulouse en guise d’introduction pour le podcast mais honnêtement : je conseille l’écoute de tout l’EP intitulé Extensions.
Impossible de réaliser un podcast sans représenter le talent hexagonal ! J’ai choisi Echo Mirros, le dernier Christian Coiffure paru sur une compilation du label Electroménager. C’est lourd et ça vient de chez nous, consommons local !
Pour achever la petite heure d’enregistrement, j’ai choisi deux tracks de Vladimir Dubyshhkin issus de ses EP sur трип, le label de Nina Kraviz. I decided to fly nous invite au voyage avec ses vocals hypnotisants et sa vibe techno minimaliste tandis que Lady of the night (récemment joué en closing par Palms Trax) nous transporte dans un état de transe quasi euphorique.
Toi qui viens de Nancy, quel regard portes-tu sur la scène électronique du Grand Est ?
Sincèrement, je pense que la scène du Grand Est a un énorme potentiel. À Strasbourg, on a le club KALT dont j’ai déjà parlé dans les colonnes de Dure Vie. Pour moi, c’est tout simplement l’un des meilleurs clubs dans lequel j’ai pu danser. La programmation est carrément audacieuse. On y voit passer des artistes pointus qu’on voit rarement jouer dans le coin. Il y a justement eu une Bassiani Night l’an dernier avec les résidents HVL, Zitto & Kote Japaridze. Sacré line-up !
À Nancy, j’ai l’impression que ça commence à bouger ces dernières semaines. Le jardin du musée des Beaux Arts ouvre ses portes aux associations du coin pour jouer dans un cadre absolument magnifique, à deux pas seulement de la place Stanislas. Le bar éphémère La Terrasse au parc de la cure d’air propose également un lieu de vie agréable où il fait bon écouter les artistes locaux en surplombant la ville de Nancy un verre à la main.

Après 3 mois de confinement, ça soulage de découvrir ce genre d’initiatives qui font du bien à la vie culturelle locale ! Enfin !
Mais au fait… Qui es-tu ? Quel matériel utilises-tu ?
Tu me demandes mais tu as bien une petite idée, non ? (Rires) Ça fait déjà quelques années que j’écris chez Dure Vie, c’est là que j’y ai développé ma culture des musiques électroniques notamment. Écrire est ma deuxième passion, et lorsque l’on peut réunir ses deux passions… ça ne peut qu’être bénéfique !
J’ai commencé à mixer il y plusieurs années aussi. J’ai appris avec Diliman, un résident du KALT qui a plus de 15 années de pousse-disques derrière lui ! (Rires) Je pourrais également citer Medulla Oblongata, un pote à moi qui joue de l’ambiant, de la drone et de la deep techno. Ces deux gaillards m’apprennent beaucoup, sur le plan musical comme sur le plan personnel.

Pour ce qui est du matériel utilisé, j’ai commencé avec deux Technics et une ribambelle de vinyles mais aujourd’hui, j’adore jouer sur ma paire de CDJ. Ça me permet de digger des petits artistes qui n’ont pas forcément les moyens de presser leurs morceaux… Sinon, pendant le confinement, j’ai craqué sur le dernier modèle de table de mixage de Allen & Heath, la Xone:96. Il fallait bien s’occuper ! (Rires)
Tracklist :
Gacha Bakradze – Toulouse (Horoom)
Breaka – Ease Up (Breaka)
Korzi – Drifting Off (Left, Right & Centre)
Interplanetary Criminal – Killah Cam (Time Is Now)
Farsight – Hot Half (Maloca Records)
Christian Coiffure – Echo Mirrors (Électroménager)
Willy – Unlucky 4 Some (Eyeangle Records)
Special Request – Ardkore Dolphin (Houndstooth)
Willy – Chilli Bubs (Eyeangle Records)
Vladimir Dubyshkin – I Decided To Fly (трип)
Vladimir Dubyshkin – Lady of the Night (трип)