Il y a un an, 200 festivaliers faisaient l’expérience nouvelle du Sarcus Festival, micro-festival électrique à la programmation made in France. Cette année, c’est du 6 au 8 octobre que Sarcus nous donne rendez vous, pour une deuxième édition qui s’annonce folle!

Les cars étaient partis de Porte Maillot, emportant les festivaliers tous ensemble, des bandes de potes, des inconnus, des danseurs, des djs… Tous ceux qui ont participé à la première édition se souviennent de leur arrivée sur le lieu : la sortie des cars et la découverte de cette nature aménagée. Sarcus s’était installé dans le jardin d’un manoir en Picardie, scénographie magique fait-maison et intimité maximum entre les 200 festivaliers au programme. À l’affiche, Paul Cut, Pit Spector, Moms, Alva, Sweely (live), Chineurs de Paname, Malouane… le renouveau de la house made in France dans un cadre champêtre.

Rencontre avec Noé, un des créateurs du festival.

Le cadre

« Je me souviendrais toujours de l’arrivée des festivaliers. On avait tout installé, et on s’était postés avec tout le staff sur la place du village où étaient censés arriver les cars. On avait préparé tout un numéro pour les accueillir sauf que les cars ne se sont pas arrêtés et ont emmené les festivaliers directement à l’emplacement du festival! Ils ont découvert un super endroit (mais désert), et lorsqu’on est arrivés en courant, ils étaient déjà en train de s’installer et de s’approprier les lieux. Ils avaient même tout fait comme on l’avait imaginé, avaient commencé à planter leur tente au bon endroit… (rires)

Installé dans l’immense jardin d’une grande maison de famille, le premier Sarcus offrait deux belles scènes en plein air et mille lieux insolites pour se détendre, se retrouver entre festivaliers et profiter de ce cadre incroyable : un grand tipi avait été érigé en plein milieu du terrain avec un salon marocain à l’intérieur, mais aussi un labyrinthe de verdure sur le côté de la maison où commençait la forêt dans laquelle nous campions. Une centaine de tentes installées en catastrophe avant les premiers sets, les premiers pas de danse, et les premiers Club Maté. Il faut dire qu’il s’est vraiment passé quelque chose avec le Club Maté, comme si la boisson était devenue la mascotte du festival ! Il suffit de voir les photos prises par les festivaliers durant ce premier Sarcus.

Cette année, c’est autour d’un vieux bâtiment du 18eme siècle que les festivaliers seront accueillis ; le camping champêtre sera installé dans la nature et les trois scènes du festival seront montées dans le grand jardin autour des vieilles dépendances, et dans un moulin d’époque.

3 scènes et un large panel de styles musicaux

« Pour la grande scène, j’imagine ce qu’il y a de plus « world » en quelque sorte : le funk, la disco, la house plus soulful, le rap aussi… Sous le chapiteau, on va mettre ce qu’il y a de plus électrique, la house plus club, la tech-house, la techno… et dans la petite scène a l’intérieur les artistes les plus expérimentaux, un peu plus pointus peut être, de l’ambient, de la micro… un petit paradis intérieur pour buller un peu !

Changer de lieu, c’est aussi réserver pleins de surprises pour les festivaliers, ceux qui étaient là l’année dernière seront surpris de nous voir investir un nouveau lieu avec des nouvelles installations, d’autres activités et bien sûr de nouvelles familles d’artistes. »

Le line up

« Cette année, on ne va pas inviter des djs mais des familles d’artistes qui viendront investir une scène pendant un large créneau. On va par exemple donner carte blanche à une famille et leur laisser 10h de set sur une scène du festival, pour qu’ils organisent eux-même leurs passages. Ils peuvent venir avec tous les membres de la famille voire avec des artistes invités, faire des live, proposer leurs animations ou leurs danseurs…

On ré-invite via ces familles quelques artistes qui étaient déjà présents à la première édition – car même si nous voulons renouveler la programmation, c’est aussi bien de suivre les artistes, de rentrer plus en profondeur dans leur univers musical. On retrouve des artistes du premier Sarcus dans notre série de podcasts, et le public est très contents de les revoir. « 

Pourquoi ce choix des familles plutôt que des artistes?

« Pour l’esprit de groupe. J’ai par exemple halluciné devant le set du RPR Soundsystem (Rhadoo, Pedro & Raresh) au Weather 2015. Ils sont trois et apportent tous quelque chose, ils sont vraiment complémentaires ! Quand on a un dj tout seul ça peut être super intéressant, mais ça ne dégagera jamais l’esprit d’un groupe. Quand tu fais ta musique tu la fais pour les autres, et c’est génial de voir des artistes s’influencer sur scène.

Au premier Sarcus, quand on a invité les Chineurs de Paname avec Vinc’, Victor et Adrien, il s’est vraiment passé quelque chose. Rose et Rosée pareil, ils étaient deux et c’était génial. C’est vraiment différent. »

« On peut uniquement annoncer notre première famille d’artiste, on annoncera le reste de la programmation chaque semaine. En tout cas pour cette première famille on est très contents puisqu’il s’agit de In Any Case Records avec Malouane, G2S, Pascal Viscardi, Johanna et Kaffe Crème. On ne peux pas en dire plus pour le moment !

Si un festivalier passe devant la petite scène à 17h ou devant la grande à 4h du matin, on peut s’attendre à quoi musicalement?

« De tous les styles de musique électronique, selon les scènes et les heures de la journée. Après on aime beaucoup le hip-hop aussi, l’année dernière on avait invité la Franche Connection et on avait adoré ! On suit pas mal les gars de l’Animalerie à Lyon ou des artistes comme Rilès (Rouen). On aime bien le funk aussi, et on voudrait inviter au moins deux familles dans ces styles-là cette année.

Je voulais une programmation très branchée house pour la Résidence #2, surtout dans un club comme le Petit Bain, en attendant le festival ou il y aura plusieurs scènes et une programmation plus éclectique. « 

S’il y avait quelque chose à conserver de l’édition précédente, quelque chose qui a bien fonctionné, ce serait quoi ? Et l’erreur à ne pas refaire ?

« Le point fort du festival – et sa ligne directrice aussi, c’est l’évasion, l’escapade champêtre. On voulait vraiment un rapport avec la nature, c’est super important. Avec l’équipe d’organisateurs, on a dû s’occuper de pleins de choses mais on a passé un des plus beaux moments de notre vie. À la fin du week-end, après le départ de tout le monde, on s’est retrouvés tous les deux avec Théo (co-fondateur) ; on était crevés, fauchés, mais c’était magique de se retrouver seuls dans cette nature… Je pense aussi à ceux qui sont moins ancrés dans la musique, et pour qui cet esprit d’ouverture, l’escapade champêtre, est le plus important dans l’idée du festival. Après, la musique est un moyen de communiquer cet esprit je pense.

Une anecdote croustillante qui vous fait sourire en repensant à la première édition ?

« Je me souviens des derniers instants du festival, à la fin du dernier set le samedi soir, enfin le dimanche matin (rires). Pit Spector était aux platines pour le lever de soleil, et on était plus qu’une vingtaine à danser! C’est la mère de Théo qui est venue éteindre les enceintes car elle arrivait pas à dormir, elle avait prêté le grand jardin pendant deux jours et avait supporté la musique tout ce temps, mais là c’était l’heure d’aller se coucher ! (rires) « 

Est-ce que organiser un festival artisanal avec une grande bande d’amis et de bénévoles c’est mener la dure vie ?

« On organise ça principalement à trois avec Lucas (orga événementiel) et Guillaume (visuel). Après comme je dis souvent, Sarcus c’est une grande famille avec nos amis, les proches du festival, les bénévoles, les musiciens… Même ceux qui sont au bar pendant la soirée sont dj, musiciens ou passionnés de musique ! L’année dernière on a passé des jours entiers à construire le mobilier pour la première édition, et toute cette famille s’est mobilisée pour nous aider. « 

La scénographie

« L’année dernière on avait installé un espace détente dehors et un salon marocain sous un grand tipi. Les deux scènes avaient été décorées par les bénévoles avec des banderoles, des lumières, des disques suspendus… Uniquement de la recup et grâce aux dessins de Guillaume ! La scène sous le garage avait un dj desk fait à partir d’un début d’échaffaudage de chantier par exemple.

On travaille avec deux scénographes canadiennes qui sont très branchées arts numériques et qui pensent des installations spatiales qui intéragissent avec la musique et avec le public à proximité. Elles font par exemple des installations lumineuses avec une intelligence artificielle qui gère les lumières selon le rythme et le timbre du son. « 

© Etienne Cieren

Votre slogan?

« Le rendez-vous insolite des amoureux de musique électronique française. »

En plus d’être organisé par une bande de passionnés, Sarcus est à mi-chemin entre le festival éclectique et la teuf entre amis, entre la nuit en club et un week end de camping sauvage… On a hâte de vous raconter la prochaine édition, rendez-vous début octobre !

D’ici là, les 15 familles d’artistes seront annoncées, et pour les impatients le festival ouvre le bal au Djoon pour une soirée d’opening le 1er septembre. Les 15 familles envoient un père ou une mère de famille défendre leurs couleurs et donner un avant goût de leur état d’esprit : 15 artistes pour un all night long inédit de 18h à 5h.

Préserver le lieu

L’année dernière, à la fin du week-end, on a voulu rendre le lieu tel qu’on l’avait trouvé. Après le nettoyage général, la pelouse en avait pris un coup… Pour contrer ce problème à la deuxième édition, on a prévu de distribuer des graines aux festivaliers qu’ils pourront replanter sur le dancefloor abîmé. Ou comment transformer une pelouse piétinée en champ de fleurs !

On retient le bon esprit du festival et le lieu magnifique qui nous attend pour la seconde édition, d’autant qu’elle s’annonce d’une autre échelle et promet une très belle programmation. Intimité, diversité musicale et week-end réussi, on a hate d’être le 6 octobre.

Connexion entre artistes et festivaliers

« C’était super dur de différencier les artistes des festivaliers. Il n’y avait pas de barrières, de loges ou d’espaces VIP. Les artistes étaient festivaliers et certains festivaliers ont même joué quelques disques, par exemple pendant l’open platines. C’est vraiment un moment qu’on aimerait reproduire pour le prochain ! Le festival a pu faire jouer de très jeunes dj avec des plus grands, et c’est ce qui nous porte.

Avant-goût en playlist du programme sonore

Les Yeux Orange – Coco

Projecture – Sarcus

Malouane – Abort Mission

Tour Maubourg – If You Can

Rag Dabons – Cordon Bleu (K7 Mix)

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