Vu de l’extérieur, on se dit « ça doit être tellement magique de gérer la programmation d’un festival electro dans un cadre idyllique, au bord de la côte croate », mais si on creuse un peu je suis certain que la réalité est bien différente… Plongeon fête la première dans les coulisses d’un boulot à problèmes à travers une interview « dure vie ».

Nos interlocuteurs sont David et Andrew, les directeurs et programmateurs des festivals Dimensions, Outlook et Sunfall, deux londoniens passionnés de musiques électroniques qui ne comptent apparemment pas leurs heures de boulot…

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Dîtes-nous la vérité : avez-vous déjà goûté l’eau de la mer de Croatie ?

La vérité est que nous nous baignons chaque jour lorsque nous sommes à Pula. Notre équipe travaille dur pour la préparation, et malgré cela nous les poussons à faire un plouf au moins une fois par jour peu importe l’urgence dans leur boulot. C’est bon pour le moral.

Bonobo, Caribou, Massive Attack, et cette année Grace Jones… D’où est venue l’idée de proposer un opening concert qui sort du cadre du festival de musiques électroniques ?

La même question revient chaque année lorsque nous nous penchons sur la programmation musicale de Dimensions. Nous ne nous demandons pas si cela est crédible, cela a toujours été une volonté de notre part. Nous avons attendu que le festival soit assez établi pour pouvoir proposer une programmation éclectique qui nous ressemble.

Grace Jones, les gars sérieux…

Grace Jones est Grace Jones. Nous l’avons contactée dans l’espoir que ça arrive, et c’est arrivé.

Question hors sujet et perso : quelle est la spécialité culinaire de la ville de Pula ? (Grastronomie et alcool)

Le rakia et du Lemonbeer ! Et bien-sûr des plats à base de truffes pour la gastronomie. On en trouve en Italie et en Croatie, mais ça devient hors de prix.

Dure Vie étant également promoteur d’événements, nous avons régulièrement des demandes particulières (appelées « riders ») dans les contrats de certains artistes. Avez-vous un rider bien weirdo à nous partager ? Anonyme bien-sûr.

« Une paire de chaussettes vertes et propres » et « Deux dauphins capables de mixer parfaitement des vinyles à ma place » (rires)

En juin dernier, le festival Dimensions était l’invité de Dure Vie au Rex Club à Paris dans le cadre des événements OFF « International Series » (avec Floating Points, Folamour, G’Boï). Combien de off parties compte-t-on cette année et dans combien de pays ? Est-il possible d’imposer une « charte » ou une « feuille de route » à chacun pour que les événements soient en adéquation avec le festival ?

C’est évidemment différent en fonction du lieu, du soundsystem et beaucoup d’autres facteurs. Il existe des contraintes liées à chaque ville que nous ne trouvons pas en Croatie. Le plus important est la sensation que le public nous comprenne et sente qu’ils font partie de notre famille. L’idée est que l’expérience vécue lors de ces événements donnent envie d’expérimenter le festival. Nous n’avons jamais entendu autant de personnes nous dire qu’ils viendraient cette année. 

Le reste de l’album photo est à découvrir ici

En français on dit « dans la vie c’est donnant donnant ». Le 2 septembre prochain vous invitez Dure Vie pour une boat party au Dimensions Festival avec Dan Shake, Folamour et notre résident Dusty Fingers. On vous pose la question en place publique : acceptez-vous notre invitation à venir à notre boat party ?

(Rires) Nous verrons bien ! On te tient eu courant. Si nous venons, nous viendrons masqués.

Plus sérieusement (quoi que la question précédente était très sérieuse)… Quelles mesures de sécurité sont prévues pour les boat party pour éviter des accidents ?

Les bateaux utilisés ont tous été vérifiés par un conseiller en sécurité spécialisé parmi les plus sûrs d’Europe. Des agents de sécurités formés et de nombreux bénévoles sont présents pour la sécurité du public pendant les virés en mer. Tous les participants ont été contactés par email, nous avons précisé toutes les mesures de sécurité.

Nous n’avons jamais rencontré de problème en quatre ans. 

Lorsque nous nous sommes rencontrés à Londres cette année, vous étiez à quelques jours d’annoncer une grande nouvelle : le lancement du label Dimensions Records (le récap ici) avec une écume de 300 artistes qui vous ont contactés. Avez le boulot que vous avez, c’est possible d’écouter tous les morceaux un par un en se concentrant sur son contenu ?

Nous écoutons absolument tout. Hier justement nous avons signé un nouvel artiste inconnu qui nous avait contacté sans que nous nous y attendions, et nous serions passés à côté de quelque chose si nous n’avions pas pris le temps de l’écouter. Le label propose un bel équilibre entre artistes déjà établis et jeunes artistes, à l’image de la programmation du festival.

 

Donc on récapitule. Le 12 août, le festival Sunfall démarre à Brockwell Park à Londres, puis s’enchaînent dans le même emplacement à Pula en Croatie le festival Dimensions puis le Outlook qui propose une programmation musicale différente (Dubstep, reggae, hip hop, Drum and Bass…). Vous tournez plutôt au café ou à la sieste ? 

Nous buvons beaucoup de café en ce moment (rires). En fait je suis assez sensible à toutes ces histoires de festivals. Je pense qu’on y est tous les deux plutôt sensibles, du coup le planning le plus décent est d’aller dormir à 6 heures et de se lever à 2 heures. 5h de sommeil par nuit, ne pas abuser sur la boisson, et ce sera ok. Mieux vaut garder ça pour le week-end.

Question piège : Pourriez-vous nous donner la définition du mot « dormir » ?

Se régénérer. Pendant le festival, c’est le seul moment où tu n’éocutes pas de musique. Dormir c’est tricher.

Quel a été le plus gros challenge en six ans de festival ?

Andy : Pour moi, ce qui a été le plus dur à gérer, c’est la concurrence. À l’époque de la première édition de Dimensions en 2012, il n’y avait pas beaucoup de festivals avec une programmation équivalent, aujourd’hui il y en a la masse. Heureusement, Dimensions est déjà bien installé en tant que grand festival européen, mais nous rencontrons régulièrement des difficultés et imprévus auxquels nous devons faire face. Chaque année la concurrence se durcit, ce qui nous oblige à proposer une super programmation et ce qui pousse notre équipe à se surpasser.

David : De mon côté, le plus dur a été de convaincre un public de nous suivre en Croatie qui n’était pas la destination du moment. Ça reste un long voyage pour certain même si bien-sûr cela vaut vraiment le coup. Maintenant, ce n’est plus un problème pour personne ! Au départ, nous nous étions très stressés mais aussi excités à l’idée de présenter un pur projet : la ville, le cadre, le soundystem… On savait qu’on allait y arriver. 

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Samedi 09 septembre : DURE VIE boat party @ Dimensions Festival

avec DAN SHAKE, FOLAMOUR et DUSTY FINGERS

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