Rencontre avec l’excellent DJ, producteur et boss du label Polari Records, Cormac, à l’occasion de la sortie du nouvel EP de Romain FX Convention of Love बॉलीवुड रेव sur le label.
Originaire de la scène nord-irlandaise, Cormac est « l’un des secrets les mieux gardés » de la scène électronique. Ses sets à la croisée entre techno, house et italo découlent d’une obsession pour les sonorités des années 90 puis de ses années passées à Londres. Aujourd’hui basé à Berlin où il officie régulièrement au Panorama Bar, c’est aussi à travers son label Polari Records que ses goûts multi-facettes s’expriment, comme avec la dernière sortie signée Romain FX, où culture rave et influence orientale italo se mêlent. Rencontre.
Le surnom « The Queer Northern Ireland-born DJ » est-il significatif pour toi ? Comment vois-tu la scène nord-irlandaise et son évolution depuis tes débuts ?
On sait bien que la house music et ses dérivés sont enracinés dans la culture underground queer et noire. En 2022, la culture de la dance music est une industrie massive qui bénéficie et profite d’une scène qui elle est aujourd’hui sous-représentée. Il est important que nous soyons inclus et vus, et il est important que les enfants voient les personnes LGBTQIA+ pour réussir à s’y identifier. Il est temps de trouver un équilibre.
La musique est inhérente à la culture nord-irlandaise. Je n’y vis plus depuis plus de 20 ans, mais j’ai grandi à une époque où les quelques raves illégales étaient très actives et où les after hours des clubs étaient hebdomadaires. Je passais mes week-ends au Circus Circus de Banbridge ou au Kellys de Portrush, pour citer quelques clubs.
Malheureusement, le gouvernement actuel d’Irlande du Nord a tellement restreint les heures d’ouverture de la vie nocturne qu’elle est en voie d’extinction. Malgré ça, ces dernières années il y a eu nouvelle vague d’artistes nés en Irlande du Nord comme Bicep, Or:la, Cromby, Sally C, Jordan Nocturne ou Holly Lester, mais la plupart ont déménagé ailleurs, c’est une grande perte pour la culture d’Irlande du Nord.
D’ailleurs, prenez un moment pour suivre/soutenir « Free The Night » qui mène une campagne active pour maintenir la culture des clubs en Irlande du Nord, et l’AVA Festival de Belfast qui met vraiment en lumière la scène nord-irlandaise.
Tes sets mélangent brillamment house, italo et techno. Quelles ont été et quelles sont tes inspirations ?
Merci ! Je suis inspiré par de nombreux styles de musique différents. J’ai grandi en écoutant beaucoup de musique. En ce qui concerne les sets, je pense que l’inspiration vient de la fin des années 70, du début des années 80 et des années 90. Il y a des touches de nu-wave, d’italo, des synthés qui traverse la plupart de ce que je joue. Et j’adore les vocales !
Je vois la musique comme une forme de libération et de célébration. Je pense que c’est ce qui a alimenté la musique à l’origine, et que c’est toujours aussi nécessaire aujourd’hui. Je tiens à faire un clin d’œil à l’histoire dans mes sets, mais il est important de regarder aussi vers l’avenir. La musique est une force unificatrice et dans des moments comme aujourd’hui, c’est une pure alchimie.
Les sets de 10 heures (notamment au Panorama Bar) sont devenus un jeu d’enfant pour toi. Ils te permettent de révéler toutes les facettes de ta sélection musicale ?
Que ce soit pour mes gigs ou mon émission de radio, mes sets sont toujours un grand processus de création mûrement réfléchi. Je les travaille durement pour pouvoir me détendre et les apprécier lorsque je joue. Un set de 10 heures ou plus permet un long voyage à travers différents styles de musique. En tant que clubber, je n’ai pas envie d’entendre la même chose pendant 10 heures et en tant que DJ, je n’ai pas envie de jouer le même style aussi longtemps. L’ambiance, la lumière, les gens dans le club changent au cours d’une soirée, donc la musique doit naturellement évoluer aussi.
Peux-tu nous en dire plus sur ton label, Polari Records ? Est-il important d’avoir sa propre plateforme pour promouvoir les artistes ? Nous sommes particulièrement accros à l’EP Hit Me de Kiwi !
J’adore aussi cet EP de Kiwi, ils ont un nouveau double EP qui sort en avril, j’ai hâte. L’un de ses titres figure dans mon ‘Essential Mix‘ de septembre.
J’ai lancé Polari pour mettre en avant et promouvoir les artistes dont j’aime le travail. On m’envoie beaucoup de musique pour mes sets, ça me permet de la partager et d’aider les artistes aussi. 2021 a été une année très longue, donc je suis heureux qu’il y ait au moins 1 EP qui sorte chaque mois en 2022.
Tu viens de signer un nouvel EP avec le français Romain FX. Comment avez-vous travaillé ensemble ?
Je regardais de près sa carrière depuis un moment et il m’a envoyé beaucoup de ses remixes et de ses morceaux que j’ai joués dans mes sets. Il est incontestablement talentueux et c’est un plaisir de publier son travail. J’écoute quotidiennement le travail des artistes et j’essaie activement de trouver plus de talents BIPOC (ndlr : « Black, indigenous and people of color ») et queer. Alors si c’est vous, contactez-moi !
Quelles sont tes actualités à venir ?
Ces dernières années ont été assez calmes depuis la pandémie, donc cette année je veux juste être occupé et travailler ! Je pars en Amérique du Sud la semaine prochaine, pour des gigs au Mexique et au Paraguay. Le calendrier du label me tiendra occupé en plus des émissions mensuelles sur Rinse FM. J’ai quelques sorties sur Polari à venir, et des gigs bien sûr ! Je suis impatient.
Suivez Cormac sur Soundcloud, Facebook et Instagram. Écoutez le dernier EP de Romain FX sur Polari Records.
________________
English Version
Is the nickname “The Queer Northern Ireland-born DJ » significant for you? How do you see the Northern Irish scene, and its evolution since your debut?
It’s well documented that house music and its offspring are rooted in underground queer and black culture. In 2022 dance music culture is a massive industry that benefits and profits from a scene that it now underrepresents. It’s important that we are included and seen and it’s important for kids to see LGBTQIA+ people doing well. It’s time for balance.
Music is inherent to Northern Irish culture. I haven’t lived there for more than 20 years but I grew up in a mini golden hour when the few illegal raves were going strong and club after hours were a weekly occurrence. David Holmes was making big waves then also. My weekends were spent in Circus Circus in Banbridge or Kellys in Portrush to name a few clubs.
Sadly the current government in Northern Ireland has restricted nightlife opening hours to such an extent now that it’s in danger of extinction at times. Despite this, In recent years there is a fantastic surge of NI-born talents, Bicep, Or:la, Cromby, Sally C, Jordan Nocturne, Holly Lester to name a few, but most have moved elsewhere in order to thrive which is a big loss to Northern Ireland Culture.
Please take a moment to follow/support “Free The Night “ who are actively campaigning to keep club culture in Northern Ireland alive. AVA Festival is also consistently creating great event to really highlight and put Northern Ireland music culture on the map.
Your sets mix brilliantly house, Italo and techno. What have been and what are your inspirations?
Thanks. I am inspired by so many different styles of music. I grew up listening to so much music. Set wise I guess inspiration is perhaps the late 70’s, the early 80s, and some 90’s? There is an element of nu-wave Italo synth running through most of what I play, oh and I love a vocal.
I’m interested in music as a form of liberation and celebration. I think that’s what fuelled music back in its origin and it’s as needed now as ever. I’m keen to nod to history in my sets but it’s important to look forward also. Music is a unifying force and in times such as today, it’s pure alchemy.
The 10 o’clock set (especially at Panorama Bar) has become a child’s play for you. It allows you to reveal all the facets of your musical selection?
Whether for gigs or my radio show, my set is always in process. I work hard at it so that I can relax and enjoy it when I play. A 10 hour or longer set allows a long trip through different music of course. As a clubber, I don’t wanna hear the same thing for 10 hours and as a DJ I don’t wanna play it.. also the mood, the light, the people in the club all change during the course of an evening so the music naturally has to move also.
Can you tell us more about your label, Polari Records? Is it important to have your own platform to promote artists? We’re especially addicted to Kiwi’s Hit MeEP!
I love that Kiwi EP also, they have a new double EP dropping in April which is super exciting. One track is on my September essential mix so you might’ve heard it? I started Polari to showcase and platform artists whose work I love. I get sent a lot of music for my sets, so Polari allows me to share it and help the artist also. I can’t really have a favorite, as I’m playing all the music I release. I get behind all of it. 2021 was very slow for everything so I’m happy that there is at least 1 EP landing each month in 2022.
You just signed a new EP with Romain FX, that we follow closely at Dure Vie. He’s one of the most promising artists on the French scene. How did you work together?
Well, I’ve been paying attention to him for a while and he’s been sending me a lot of his remixes and tracks which I’ve been playing in my sets. He is undoubtedly talented and it’s a pleasure to release his work. I’m listening to artists’ work daily and am actively trying to find more BIPOC and queer talent. So if that’s you hit me up!
What are your upcoming news?
It’s been quite a quiet few years since the pandemic so this year I just wanna be busy and working ! I’m off to South America next week, for some shows in Mexico and Paraguay. Also, the label schedule will keep me busy alongside the monthly rinse FM shows. I Have some Polari in-stores in the calendar also, and gigs of course, back to gigs. I can’t wait.
Follow Cormac on Soundcloud, Facebook and Instagram. Listen to Romain FX‘s latest EP on Polari Records.