Cependant, cette ville a donné son nom à un style : la « Philly Soul ». Elle a contribué à définir l’évolution du paysage musical américain, et par ricochet celui du monde. ll y a quelques mois encore, le fondateur du renommé label Underground Quality, Jus ED, nous confiait :
« Beaucoup de ce qu’on écoutait à la radio dans ces temps venaient de Philly (Philadelphia) ». Jus ED.
La « Philly Soul » a occupé des années soixante-dix à la fin des années quatre-vingt dix une place majeure dans la House américaine. Elle a été portée par le label phare de la ville Philadelphia International Records. Le label à la pochette jaune dorée que les diggers invétérés sauront reconnaître.
Il fut fondé en 1971 par Kenny Gamble et Leon Huff, deux artistes issus du milieu de la « soul ». Le label deviendra en quelque sorte le successeur de Motown Records (fondé en 1959 et basé à Detroit) en créant son propre style de musique. Avec des sonorités Disco novatrices, des influences plus funky et jazzy, et surtout, des compositions instrumentales complexes.
La souche du genre vient sans doutes du groupe MFSB, pour Mother Father Sister Brother, qui avec « TSOP » (The Sound Of Philadelphia) atteint la place numéro une au classement Billboard Hot 100 en 1973. Ce morceau, écris par Kenny Gamble et Leon Huff, est considéré comme le premier réel hit disco de l’histoire.
Sa longue séquence instrumentale de plus de 2mn30 (pour un morceau de 4mn), relevée par deux vocales, essence même du « philly sound ». Ce track sera vendu à plus d’un million d’exemplaire.
Le label abrite d’autres grands noms de la musique de l’époque : Patti LaBelle.
… Ou the O’jays .
Parmi cette discographie impressionnante le « 7inch » de Frantique saute à l’oreille.
Ce petit vinyle supporte deux morceaux de qualité. Sorti en 1979 sur Philadelphia International Records, « Strut Your Funky Stuff » atteint la 10ème place des singles au Royaume-Uni la même année. Le morceau, groovy à souhait, est porté par une vocale espiègle et un ensemble instrumentale mené par un saxophone.
Le deuxième titre du vinyle, « Getting Serious », moins connu, est pourtant le plus spécial des deux. La composition musicale est plus subtile et moins brutale, la vocale y est plus harmonieuse. Pourtant, le morceau reste tout aussi dansant.
Une excellente initiation au « philly sound ».
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