À la veille de la sortie de son premier EP en solo, Cate Hortl a accepté de répondre à quelques questions pour nous parler de sa sortie. Créé en 2020, le label toulousain Ritmo Fatale souhaite apporter un revival des années 80 en mêlant à la fois modernité et sonorités propres à l’époque. Avec son nouveau projet, Cate Hortl nous amène à la croisée de la new-wave, EBM et synth-pop.
Tu sors ton premier EP en solo sur Ritmo Fatale, peux-tu nous en dire un peu plus ?
J’ai composé les tracks de cet EP l’année dernière quand j’ai retrouvé beaucoup de temps pour moi et que je me suis sentie prête à me lancer dans un projet plus intime. J’ai sauté sur l’occasion pour reprendre des matières, des tracks en stand-by, des ébauches sur mon ordi, j’en avais beaucoup ! Et c’est drôle parce qu’il y en a certaines dont le point de départ remontait à plusieurs années, notamment “Hurt You” !
Ce premier EP s’appelle “Smog”, mot valise formé à partir de “smoke” et “fog”. J’ai choisi de l’appeler comme ça en référence aux sons assez brumeux, denses, synthétiques, mais aussi quelquefois organiques, qui se dégagent des tracks. J’y vois aussi une référence un peu sombre, dystopique, à la présence humaine sur terre. On y trouve des morceaux plus clubs, dansants comme “Hurt You” et “Construction On”, et d’autres plus pop, comme “The Less The Better”, “Deadpan” et “Rise”, qui pour moi est le track le plus deep de l’EP.
J’ai rencontré Paul et Kendal de Ritmo Fatale grâce à Charles Crost (Turc Mécanique/Community Center). Au départ, je lui avais fait écouter les tracks en lui demandant s’il n’avait pas une idée pour trouver une première pour un des morceaux, il a immédiatement pensé à eux et leur a fait tourner. Ils ont adoré, et m’ont plutôt proposé de carrément sortir l’EP chez eux !

D’où te viennent ces inspirations à la croisée de la new wave, de l’EBM et du synth-pop ?
J’ai toujours été passionnée par les sons 80’s : autant par la scène un peu cheesy que celle plus mélancolique et dark. Et j’ai aussi une grande passion pour les machines et surtout les sons de synthétiseurs.
Mes inspirations peuvent autant venir de groupes comme New Order, Talking Heads ou Factory Floor, que de label comme Giallo Disco Records, Antinote, Minimal Wave, Mute ou encore DFA, et que d’artistes comme Mylène Farmer, Fantastic Twins ou Laurie Anderson.
J’aime les musiques qui ne sont pas si faciles à définir, qui ne se rangent pas dans une case très précise, et réutilisent certains codes, pop ou autre, pour se placer quelque part à côté du mainstream, en le secouant un peu.
La rédaction est tombée sous le charme de Hurt You, comment as-tu pensé ce track à la fois apocalyptique et mélodieux ?
Comme je l’évoquais un peu plus tôt, les premières bases de Hurt You étaient posées il y a longtemps, notamment avec cette boucle synthétique détunée que l’on entend dès l’intro et qui revient tout au long du track. Quand j’ai repris le morceau et recommencé à travailler dessus, j’avais envie de garder cette ambiance tendue, et inquiétante, et de poser dessus une voix club, distante, qui petit à petit deviendrait plus guerrière.
J’ai enregistré pas mal de synthétiseurs et pour les drums, j’ai utilisé des samples plus indus qu’au départ, pour un effet “fouet”. Je voulais en faire le morceau le plus club de l’EP, en le structurant de manière à faire monter toujours un peu plus la tension tout en gardant des éléments très mélodiques. Quand je compose j’ai tendance à beaucoup remplir l’espace (parfois trop!). Ici il y a comme un mur sonore qui se remplit et désemplit pour jouer avec la tension dans le morceau.
Tes projets à venir ?
Tourner avec ce premier EP ! Ma prochaine date est à Toulouse, au Metronum, le 27 novembre prochain, pour le festival féministe et queer “Girls Don’t Cry”. Et sinon, je suis déjà en train de composer pour un deuxième EP qui devrait voir le jour au printemps prochain.
Son EP sera disponible dès demain mais en attendant, son titre « Hurt You » à écouter en exclusivité sur notre Soundcloud.
Vous pouvez suivre Cate Hortl sur Facebook, Soundcloud et Instagram.